Clarens Renois demande à Jovenel Moïse de démissionner ou de trouver un accord
Dans une lettre ouverte datée du 17 septembre 2019 adressée au Président de la République, Jovenel Moïse, le coordonnateur national du parti UNIR, Clarens Renois, demande au chef de l’État de choisir entre démissionner ou trouver un accord entre les forces vives du pays.
“Partout les gens souffrent M. le Président. Certains supportent la misère avec dignité et se confient à des proches et des connaissances pour nourrir tant bien que mal leurs enfants. D’autres manifestent leur ras le bol dans les rues. Cette colère est légitime. Elle pourra se transformer en tempête si vous continuez à vous cacher dans les conforts du palais et jouir des privilèges du pouvoir en faisant le sourd et l’aveugle face à la détresse des Haïtiennes et Haïtiens.”_, prévient Clarens Renois quant au silence du Président face à l’onéreuse crise de carburant qui sévit en Haïti, ce, il y a plus de deux semaines.
L’ancien journaliste a profité pour dresser un rapport de la campagne du Président à travers laquelle la considération était que ce dernier serait la goutte à verser pour liquéfier le roc politique haïtien décrié et stérile : “Pourtant M. le Président, il y a 3 ans vous paraissiez incarner l’espoir ! Vous avez tout promis au peuple avant votre élection. Vous aviez alimenté le rêve du changement tant souhaité par tous. Mais depuis votre accession au pouvoir, le peuple haïtien vit un véritable cauchemar. L’économie s’est effondrée, la production nationale est abandonnée. Aujourd’hui, on se demande : Où est passée la caravane du changement ? Où sont passés les équipements achetés pour des centaines de millions de dollars avec l’engagement de transformer la vie des pauvres gens ?”
À travers la correspondance, l’ancien candidat à la Présidence lors des élections de 2015 présente le bilan du mi-mandat du Président de la République comme suit, et en fait le fondement de sa requête : ” M. le Président, votre administration et votre gestion se sont révélées catastrophiques pour le pays. Au plan économique : Le déficit budgétaire est abyssal, plus de 40 milliards de gourdes ; l’inflation galopante près de 20 % ; la gourde ne vaut plus rien ; près de 100 gourdes pour 1 dollar. Au plan de la gouvernance : Les scandales de corruption se sont multipliés. La honte et l’opprobre recouvrent l’honorabilité de nos élus impliqués dans toutes les sales combines. Au plan politique : Votre gestion de la crise n’a rien arrangé. Deux commissions de dialogue mort-nées ensevelies avec des centaines de millions de gourdes. L’espoir de voir les Haïtiens se parler en peuple civilisé s’est également évanoui. Vous avez au contraire attisé la division par des décisions partisanes. Aucun effort n’a été fait pour rassembler les Haïtiens. Vous vous êtes, à contrario, mis à dos tout un pan de la jeunesse qui vit dans la désespérance. Certains décrochent et ne pensent qu’à partir.”
Les principales questions de Clarens Renois à travers la correspondance consistent à camper par devant le Président l’option première de la jeunesse : “Partir pour aller où ? Brésil, Chili, les Bahamas, les USA, ou la République Dominicaine, aujourd’hui, toutes les portes de l’exil leur sont fermées. Notre jeunesse est perdue !”
Enfin, “M. le Président, s’il vous reste une chose à faire c’est de réunir les forces politiques et sociales du pays, faire le constat de votre échec à bien gouverner et à maintenir la stabilité du pays. Le pays ne pourra plus supporter de nouvelles épreuves. M. le Président, vous avez une décision à prendre : Démissionnez ! ou Trouvez un accord avec les forces vives de la Nation !”, tel est le conseil de M. Renois à Jovenel Moïse.