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Et si «ti rès la pou pèp la» était pour nous bluffer?

«Ti rès la pou pèp la» suit «suivez mon regard». Un nouveau slogan du président Jovenel Moïse qui devient rapidement viral. Dans ses notes ou ses prises de parole, il ne peut pas lui empêcher de le répéter : «ti rès la pou pèp la». Qu’est-ce qui pourrait se cacher derrière ce slogan ? Réellement quelque chose pour le peuple !!!

Plus de deux ans après son accession au pouvoir, les protestations s’amplifient, l’insatisfaction règne encore. Pour certains, il est un menteur alors que pour d’autres, il est mal accompagné. Conscient de sa situation, le président Jovenel Moïse tente à maintes fois de redorer son blason pour avoir la confiance du peuple. Et pour cela, il est contraint à prendre des décisions discutables. Par exemple, la décision de mettre un terme au contrat liant l’État haïtien et la SOGENER ou encore, le don de génératrices pour augmenter la production de l’électricité dans le sud d’Haïti.

Outre celles-là, le chef de l’État multiplie des rencontres avec divers secteurs de la vie nationale. Son plus grand rêve, c’est de rencontrer l’opposition pour trouver un accord politique afin de résoudre cette crise qui sévit en Haïti depuis belle lurette. Dans un tweet, on lit: «La crise qui secoue le pays depuis plusieurs mois a trop duré. En cette période de fête, j’invite mes compatriotes de l’opposition à se joindre à moi afin qu’ensemble nous offrirons un Accord politique en signe de cadeau à notre peuple qui souffre de cette crise.»

Parler d’accord politique depuis bien des temps signifie «partage de gâteau», malgré souvent des parlementaires parlent de “partage de responsabilités”. Le président Moïse a réuni des partis politiques autour d’une table, contenant plats et vins de grande marque, pour leur proposer des postes ministériels ou de directeurs généraux. Voilà ce qu’ils appellent «accord politique». À quoi peut-on s’attendre d’un éventuel accord entre le président et l’opposition politique ? Si on se le rappelle, l’accord d’El Rancho a laissé voir plusieurs membres de l’opposition politique intégrer le gouvernement de Martelly pour ne rien changer. De plus, l’ex premier ministre Evans Paul venait de l’opposition pour arriver à la tête du gouvernement. Mais, au vu et au su de tous, rien n’a changé. Ou encore, rien de concret en faveur du peuple haïtien, si oui, Michel Joseph Martelly qui a terminé son quinquennat sans pouvoir organiser de bonnes élections. Il a fallu une transition avec Jocelerme Privert en tête pour l’organisation des élections et surtout avec les fonds du trésor public.

Le président Moïse, depuis sa campagne électorale et même après son élection, n’a cessé de promettre monts et merveilles. Plus de la moitié de son mandat déjà écoulée, aucune promesse tenue. Après avoir tout fait pour lui et son entourage, il est maintenant temps de nous donner le «ti rès», les miettes qui lui restent, celles qui nous ressemblent. N’est-ce pas une promesse de trop pour nous endormir et terminer son quinquennat? Cela pourrait bien être le cas sachant que le peuple n’a jamais été ses priorités premières. Si oui, il aurait pu se prononcer sur l’insécurité qui bat son plein, l’insalubrité, le chômage et la faim qui nous tiennent en échec. En tout cas, comme dit le vieux proverbe haïtien, malheureusement, «mal sele k ap foule».

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