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Ce que «goudou goudou» devait nous apprendre

Haïti a connu une catastrophe naturelle inimaginable il y a dix ans de cela. 12 janvier 2010, riches, pauvres, jeunes, adultes, vieux avaient tous été victimes. Plus de 300 000 morts selon les chiffres officiels. Certes, une perte énorme pour le pays mais qui devait, malgré tout, nous apprendre pas mal de choses.

Irresponsabilité de l’État, construction anarchique, manque d’informations et d’éducation sont, entre autres, les principales causes des pertes en vie humaine. Dix ans pour absolument rien en Haïti. Nous n’avons tiré aucune leçon, rien n’a changé. Au contraire, tout a dégénéré. Pourtant, à partir de ce drame, nous devions apprendre de nos erreurs afin de nous mieux préparer pour une éventuelle prochaine fois.

Le séisme a failli nous rappeler que nous sommes fils et filles d’une même patrie. Ce qui fait que nous sommes appelés à vivre sur un même territoire. Pour cela, nous devons vivre comme frères et sœurs, améliorer nos relations humaines en bâtissant nos rapports sur le partage, la tolérence, le respect mutuel et l’entraide ou, en gros, la fraternité. On se le rappelle, sous les tentes, dans les abris provisoires, on vivait comme une grande famille. On partageait tout : les repas, l’eau et parfois, le couché. On croyait qu’on allait avoir une autre société mais on a raté la possibilité et, dommage, on est loin de s’en rendre compte.

Aussi, tenant compte des dégats, le séisme devait nous apprendre à construire différemment. Plus de bidonville, plus de taudis, plus de construction anarchique. Mais on a fait tout le contraire. On n’a même pas tiré leçons des conséquences de nos actes et on s’est livré encore plus à l’anarchie. Dans ce cas, il faut commencer par se préparer puisque, les mêmes causes, dans les mêmes circonstances, produisent inévitablement les mêmes effets.

Mais aussi, c’était une bonne occasion pour l’État central de reconstruire le pays. La décentralisation, de nouveaux plans de villes modernes en valorisant les littoraux auraient pu donner de bons résultats. Mais ce n’est pas ce qui a été fait. On est en 2020 et le palais national comme étant le premier bâtiment du pays peine à construire; le parlement, le palais de justice, certains ministères, écoles publiques et d’autres bureaux de services déconcentrés de l’État ne sont toujours pas reconstruits. CIRH, Petro Caribe, d’autres aides venus de l’international sont gaspillés et pourtant le pays souffre encore.

Personne, ou tout le monde, ne sait comment se comporter en cas de tremblement de terre, faute d’éducation. Quel est le rôle du ministère de l’éducation nationale dans tout cela? Que devrait faire le ministère la jeunesse, des sports et de l’action civique? Qu’en est-il du ministère de l’intérieur, de la planification? Des incompétents dans des postes clés pour ne donner aucun résultat.

Selon les dires du géologue Claude Prépetit, la faille qui nous menaçait il y a plus de dix ans est encore active. Ce qui signifie qu’à n’importe quel moment, un autre tremblement de terre de plus grande envergure peut nous frapper. Et si cela arrive maintenant? Aurons-nous la possibilité cette fois d’évaluer les dégâts? Malheureusement, nous vivons dans un pays où on est livré à nous-mêmes et où rien n’interesse personne.

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