UJEPAC: une organisation de jeunes qui s’engage pour le développement de la commune des Côtes-de-fer

Ayant pour slogan « Faisons l’impact », l’Union des Jeunes Progressistes Pour l’Avancement des Côtes-de-fer est une jeune organisation qui s’engage pour une autre Côtes-de-fer. Fondée en Juin 2019, cette organisation a réalisé durant l’été dernier une grande formation au bénéfice de plusieurs centaines de jeunes qui n’avaient presque rien à faire, durant les vacances estivales. C’est au local de l’Eglise Bon Samaritain de Bras-de-gauche, sise à la troisième section, que les principales activités ont eu lieu.

Comme Pierre Corneille l’a si bien dit dans le Cid, « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». Effectivement, cette citation reflète les actions de l’UJEPAC. Fondée en Juin 2019, quoique jeune sur le terrain, en moins d’un mois, cette association de jeunes a réalisé ce que d’autres n’ont pas réalisé après des années. Conscient de la réalité critique des jeunes de la commune qui sont abandonnés à eux-mêmes, cette organisation pilotée par Lucien Bigot a touché la plaie du doigt.

Ainsi, une formation gratuite a été offerte à des centaines d’entre eux issus de quatre des six sections communales des Côtes-de-fer notamment la troisième section Bras-de-Gauche, sans oublier la septième section de Bainet, une commune avoisinante. Durant les mois de juillet et Août, les bénéficiaires avaient la possibilité de construire un peu de leur avenir.

« Durant les vacances, nous avons offert 7 cours aux jeunes. Ce sont l’anglais, l’informatique, le français, la sérigraphie, la chimie industrielle, la cuisine, et pâtisserie », nous informe Lucien Bigot, initiateur de l’UJEPAC. « On s’était obligé de stopper les inscriptions malgré l’affluence des jeunes, car on avait la capacité de recevoir seulement 250 participants en raison de nos maigres moyens », regrette l’étudiant en droit.

Membre fondateur de l’UJEPAC, Rodney Zéphir nous apprend que la communauté a accueilli cette activité à bras ouvert. L’étudiant en travail social à l’Université d’Etat nous confie que sa plus grande satisfaction c’est la façon dont la communauté a reçue l’initiative. Car, les participants manifestaient beaucoup d’intérêts pour la formation. Cependant, Rodney nous explique que l’UJEPAC a fait face à beaucoup de difficultés également surtout pour la question d’énergie. Dans une zone non alimentée en électricité, avoir accès au courant pour alimenter les ordinateurs et un projecteur n’était pas chose facile, relate t-il.

A en croire Lucien Bigot pour sa part, les volontaires sont les seuls supporteurs de l’UJEPAC. Il était difficile pour l’organisation concernant l’achat des matériels surtout. N’ayant pas de sponsor officiel, l’UJEPAC arrive à survivre grâce à la contribution des membres de la jeune organisation, d’autres volontaires de la communauté, et les participants qui ont contribué avec seulement 50 gourdes dès l’inscription, selon l’animateur Lucien Bigot, qui évolue aussi dans le monde musical.

De la dispensation des cours en passant par l’énergie, le nettoyage, jusqu’à la logistique, entre autres, tout a été pris en charges par des collaborateurs volontaires. Prudent comme un serpent, l’interprète de « Bèl manman » n’a pas voulu citer de nom, car la liste est trop longue. Tout simplement, il tient à remercier tout un chacun du fond du cœur pour leur support incommensurable.

Bénéficiaire de cette formation, Franck Désir, joint au téléphone, ne cache pas ses satisfactions. « Durant environ deux mois, j’avais l’heureuse opportunité de bénéficier un cours de français. Après avoir suivi ce programme, je suis complètement satisfait. Désormais, je suis en mesure de mieux communiquer à l’oral et à l’écrit », témoigne-t-il. Cet élève de philo qui a parcouru environ 10 km chaque jour afin de suivre la formation profite pour remercier les initiateurs de cette noble activité qui, dit-il, est un grand pas pour la communauté.

Cette formation a été clôturée par une série d’activités culturelles dont une cérémonie solennelle pour la remise de certificats. Après l’évaluation des participants, une centaine d’entre eux ont été qualifiés pour l’obtention de ce papier. Ensuite, un grand spectacle a eu lieu au marché de Carrefour-georges, l’un des plus grands centres commerciaux du Sud’Est, pour le bonheur des participants et de leurs proches. Durant cette activité, des chanteurs et des danseurs, entre autres, ont défilé, sans oublier Dj Fontanel qui a été déplacé spécialement pour la clôture.

Lui demandant ce qui lui a marqué le plus durant cette formation, Lucien Bigot répond : « En plein 21ème siècle, la technologie est au cœur du monde. J’étais très touché de voir de nombreux jeunes très heureux, après plus de 20 ans, de faire connaissance pour la première fois avec l’environnement d’un ordinateur », raconte-il, avec un sentiment de satisfaction. Il avance également que certains participants qui se fondaient en larmes durant la remise des certificats l’a profondément marqué.

Après cette expérience fructueuse, l’UJEPAC ne compte pas s’arrêter là. Il se donne rendez-vous à l’occasion de la fête patronale Immaculée Conception qui aura lieu au début du mois de Décembre prochain. L’organisation veut profiter de la présence massive des gens afin de leur offrir des activités socio-éducatives et récréatives dans le but de contribuer l’épanouissement de la communauté. En fonction de la détermination et la mission de l’UJEPAC, les habitants des Côtes-de-fer peuvent espérer beaucoup plus d’impacts à l’avenir.

Mosard JEAN-LOUIS, Port-au-Prince
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