Échouer ou réussir ensemble en tant que peuple, “nous résolvons nos problèmes” !
Tremblement de terre, Ouragans, instabilité politique, crises agricoles, pauvreté, épidémies, et face à cette pandémie du coronavirus, que le monde vit, Haïti profite de l’occasion pour inviter le monde à l’écouter, à comprendre sa situation et à marcher avec elle en ce moment particulier de l’histoire de cette pandémie, en débutant par ces actions primaires :
Haïti vous adjure d’être conscients des mots et des images avec lesquels vous aurez à exprimer votre solidarité avec elle. Il est temps que vous ne continuiez pas à reproduire ces mécanismes de stigmatisation néo-coloniale et néo-impériale.
Au lieu de pleurer “la misère” du peuple haïtien dans vos écrits, accompagnez-le plutôt dans sa lutte pour préserver son indépendance contre les dirigeants politiques corrompus soutenus par les forces internationales.
Comprenez que ce dont Haïti a le plus besoin, ce n’est ni « l’aide humanitaire », qui est ordinairement plus rentable pour ceux qui la donne que ceux qui la reçoivent, ni « l’aide au développement », que les Nations Unies, les grandes ONG, les entreprises et décideurs nationaux et internationaux finissent souvent par spéculer que le peuple haïtien ; qui lui-même reçoit de ces aides que quelques miettes.
On sait que c’est difficile, car vous passez déjà tous vos temps à parler d’elle par des représentations méprisantes et médiocres, Aujourd’hui écoutez la, qui vous dit : vous ne pouvez pas aider un peuple si vous ne le respectez pas et il ne fait pas respecter ses droits de l’homme. Dans le cas contraire il s’agit d’une société sans valeur. Souvenez-vous que les conséquences sont désastreuses pour les « assistés ». Illustrons deux cas
Le cas de la MINUSTAH qui en plus d’une décennie a fait l’objet de nombreuses allégations d’exploitation et d’abus sexuels sur nos jeunes femmes y compris des adolescents
Le cas des pays de la communauté internationale, qui impose « leur» démocratie à Haïti et, finalement, finissent par maintenir le pouvoir contre les lois et les institutions du pays à un président accusé de corruption et d’usurpation de titre.
D’autre part, Haïti vous convoque à réfléchir sur la situation dramatique de la fuite massive des haïtiens vers d’autres pays et qui sont souvent très mal accueillis ; beaucoup d’entre eux ont souffert de racisme, de discrimination, d’animosité dans leur pays de transit ou d’arrivée.
Même certains ont trouvé la mort dans des conditions vraiment indignes, comme Maxène André décédé le 6 août 2019 au poste d’immigration à Tapachula, enserré dans une cellule depuis 20 jours. Tombé malade, pourtant arrivé en bonne santé, et décédait en raison d’un refus des soins médicaux nécessaires des autorités responsables. Roodline Lindor jeune étudiante de 20ans, violée et assassinée dans le quartier de « Hipodromo » à l’ est de Santo Domingo, le mardi 12 Juillet 2011. Et j’en passe.
Haïti vous convoque à travers ses fils et filles migrants qui ont frappé aux portes de divers pays du sud au nord, Haïti dit également au monde que vous devez mettre en pratique cette vertu qui rend que le monde soit un peu plus humain.
Haïti vous fait dire qu’il n’y a qu’une seule voie de “reconstruction”, “développement”, “démocratie” pour Haïti : cette voie est Haïtienne. En fait, c’est le sens profond de l’indépendance qu’Haïti a conquis en 1804: échouer ou réussir ensemble en tant que peuple. “nous Résolvons nos problèmes !”
Dr Marie Phara Ambroise