Du thé avec des cheveux retrouvés dans sa Bible, est-il une prévention contre le COVID-19?
Tôt dans la matinée d’hier jusqu’à aujourd’hui, une information tournant en boucle sur les réseaux sociaux ne cesse d’enflammer la toile : “ouvrez vos bibles, vous y trouverez une branche de cheveux, faites le bouillir et buvez en. Vous serez totalement protégés contre le Coronavirus”. Haïti semble être délivrée!
Le monde entier succombe aujourd’hui face à un problème planétaire à l’égard duquel même les plus grandes puissances ne sont pas épargnées : le coronavirus. Pour y remédier, les scientifiques, notamment les experts du domaine médical des pays développés, consacrent tous leur temps en laboratoire pour y pouvoir trouver une solution scientifique. Nous autres en Haïti semble trouver la nôtre à l’haitienne.
Selon les enquêtes menées par notre équipe, plusieurs citoyens se sont livrés à la recherche de ce remède se trouvant dans les saintes écritures. Si face à cette prévention “divine” contre le virus plus d’un restent sceptiques, pour d’autres, c’est tout le contraire, d’ailleurs ils sont déjà beaucoup à avoir témoigné qu’ils ont trouvé les leurs. “Depi lèm fin pran nouvèl la maten an, m pran Bib mwen mal chèche branch cheve a, m jwenn li epim fè te avèl m bwè. M pa pè kowonaviris viris ankò. Jezi sove Ayiti”, témoigne Nobert Fils-aimé, un résident de la commune de Delmas 32.
Par ailleurs, face à cette anecdote, d’autres y prennent le contre-pied, notamment certains jeunes universitaires qui livrent publiquement leurs pensées sur la question en interrogeant l’efficacité de ce remède préventif qui selon eux, est une aberration de la connaissance scientifique. “Trouver une branche de cheveux dans un livre qui est constamment utilisé par des personnes n’a aucun rapport avec un quelconque phénomène religieux. Il faut être fou au dernier niveau pour délirer à un point tel.”, peut-on lire dans quelques commentaires.
Somme toute, si effectivement les Haïtiens croient à ce récit fabuleux, on peut catégoriquement clore que nous sommes à l’état théologique dont parlait le sociologue Auguste Comte dans sa théorie des trois états.
À rappeler qu’à Fonds-Verrettes, un ancien parlementaire a déjà prescrit ce médicament (cheveux) aux paysans qui maintenant, refusent d’écouter le message de sensibilisation des autorités locales face à la montée du virus. “ Mwen menm m pap pran maladi sa a paske chèf la di nou mèt jis pran yon branch cheve bouyi l epi bwè l nou pap pran viris la, se Bondye ki voyel pou nou “, a martelé un habitant de la Forêt des pins dans la commune de Fonds-Verrettes.