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L’hôpital la Paix, un établissement sanitaire abandonné par l’État en plein COVID-19

Des salles verrouillées, des lits abandonnés, des services mis à l’arrêt, un espace quasi désert, on se croyait dans un film de terreur où un espace a été abandonné par peur des fantômes. Voilà à quoi ressemble l’un des plus grands centres hospitaliers du pays en pleine préparation contre la pandémie de COVID-19. Selon plus d’un, ça pourrait considérablement entraver la bataille contre ce fléau qui donne froid au dos même aux grands pays.

Cela fait exactement un mois 2 jours depuis que des employés de l’hôpital la Paix sont entrés en grève pour réclamer de salaires raisonnables, capables de répondre à leurs besoins et de meilleures conditions de travail.

« L’hôpital manque toujours d’intrants, de matériels et de médicaments. Les patients qui sont majoritairement des gens de la petite bourse font les frais de cette mauvaise prise en charge. », explique un employé sous couvert d’anonymat.

Nous devons corps et âmes obtenir ce que nous voulons. « Yon moun k ap pase mòp nan lopital la k ap touche 25 goud la, gen plis valè pase yon palmantè k ap touche milyon », dit un employé sur un ton très sérieux.

Des agents d’autres compagnies de sécurité ont été engagés par l’administration en vue de rétablir l’ordre et d’interdire l’accès à l’espace aux personnes non-autoritées, mais ils ont été chassés par les grévistes. « Pandan nou la, yo pa vle peye nou byen y al depanse gwo kòb pou pran ajan sekirite pou n vin bay presyon, nou kouri dèyè yo », explique un autre employé.

Des affiches avec pour interdiction de réunion des employés du MSPP qui n’affectent pas à l’hôpital sans l’autorisation de l’administration. « Aucune réunion ne peut se tenir par un employé du MSPP non affecté à l’hôpital sans l’autorisation préalable de l’administration », a écrit l’affiche portant la signature de la directrice.

Même dans la plus pénible circonstance, les apprentis dictateurs n’ont cessé d’exercer leur droit arbitraire sur la liberté d’expression, de réunion et d’information. Lors de la rentrée des journalistes de TripFoumi Enfo, la directrice a intimé l’ordre de ne laisser personne entrer sans son autorisation.

L’hôpital la Paix de Delmas n’est pas le seul centre hospitalier public à entrer en grève pendant la période de la pandémie de COVID-19. Les hôpitaux de l’Université d’État d’Haïti et l’hôpital sanatorium, eux aussi sont en grève alors que le nombre de cas recensés est passé à vingt. Les autorités du pays se disent prêtes pour contrecarrer le coronavirus.

Des citoyens avisés se questionnent encore sur les 200 lits mentionnés par la ministre de la santé publique Marie Gréta Roy Clément.

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