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Seule la Sogener est exclue des compagnies qui fournissent du “black-out” à l’État

Tout le monde montait au créneau pour dire à Jovenel Moïse que le temps d’électricité qui leur est attribué n’est pas suffisant. Pour s’innocenter, le président a pointé du doigt les trois compagnies privées qui fournissent à l’État haïtien du “black-out”, selon ses dires.

C’est une campagne bien montée avec des journalistes pro-PHTK qui ont emboîté le pas pour demontrer à la population que ces trois compagnies sont responsables de l’insuffisance d’heures d’électricité qu’elle reçoit par jour : Sogener, E-Power et Haytrack.

Les noms de ces trois compagnies privées sont fort cités dans la presse, mais le focus était visiblement sur la Sogener dirigée par la famille Vorbe.

Rappellons-nous de ce fameux discours du député de Kenscoff, Alfredo Antoine Junior, sur la tribune de la chambre des députés pour présenter au ministre désigné Fritz William Michel, la condition pour laquelle il allait lui attribuer son vote : « Résilier ou renégocier ces contrats léonins qui empêchent à l’État de fournir régulièrement de l’électricité à son peuple ».

Les réseaux sociaux sont enflammés après le discours mais toujours est-il, il existe des gens sceptiques qui se demandent pourquoi c’est contre le nom de Dimitry Vorbe et consorts, responsables de la Sogener que l’opinion publique était construite.

Dans l’un de ses messages à la Nation délivrés au temps du “pays lock”, le président de la République a aussi indexé ces trois compagnies. Jovenel Moïse avait annoncé que l’État allait résilier ces contrats parce qu’il ne sont pas dans l’avantage de la Population… il accuse par ailleurs les propriétaires de ces entreprises d’être les responsables de l’instabilité politique que connaît le pays.

Tout marche à grand pas… l’État constitue une batterie d’avocats pour traduire en justice les grandes compagnies du pays ayant de gros contrats avec l’État, les détenteurs de prêts de l’ONA et ceux qui y ont fait des placements. Même les pharaons qui ont dilapidé les 4.2 millards de dollars du fonds PetroCaribe étaient dans le viseur de ses avocats.

Me Newton Saint-Juste, qui était toujours au devant de la scène a promis monts et merveilles, annonçant que l’État doit récupérer ce qui lui est dû et que les surfacturations enregistrées dans plusieurs contrats léonins doivent être suspendues et portées par devant la justice au bénéfice de l’État haïtien.

Après plusieurs invitations au parquet de Port-au-Prince boudées par les Vorbe, L’État change de stratégie et attaque la liberté de ces gens en leur interdisant de quitter le pays. L’État a procédé à la nationalisation des centrales électriques varreux 1 et 2 qui selon les autorités appartenaient avant à l’État et que ce n’est qu’une récupération des biens de l’État pour fournir à la population de meilleurs services. Les responsables de la compagnie ont même vu leurs comptes bancaires gelés par le gouvernement.

Concevant les actions de l’État comme une persécution politique à cause de leur position qui ne s’aligne sur la même voie que celle du gouvernement, plusieurs responsables de la compagnie Sogener ont dû quitter le pays, parmi eux le plus médiatisé Dimitri Vorbe qui s’est réfugié aux États-Unis. Les grandes personnalités politiques, publiques, dénonçant les actions de l’État, son agressivité, pensent que l’usage de la machine judiciaire par l’exécutif se fait dans le but d’enfermer les Vorbe et consorts derrières les barreaux.

Et depuis, le dossier semble être classé sans suite. Seule la compagnie Sogener est exclue des fournisseurs de “black-out” à l’État. Me Newton Saint-Juste est entré dans son mutisme le plus profond. Aucune nouvelle sur la suite de l’affaire de l’ONA qui était perçue comme stratégie pour freiner Reginald Boulos, ancien ou actuel fervent opposant du Président de la République. L’affaire PetroCaribe que les avocats de l’État ont promis de saisir est passée d’une oreille à une autre pour être jetée dans le néant.

Aujourd’hui, le black-out est pour la plus belle. L’Electricité D’Haïti (EDH) se défend et dit n’avoir pas de techniciens pour les centrales varreux 1 et 2 etc. Mais Jovenel Moïse continue de se dédouaner de toute responsabilité en incombant la faute au secteur privé des affaires sans citer spécifiquement des noms, cette fois-ci.

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