Me. Bernard Sainvil, Doyen du Tribunal de Première Instance (TPI) de Port-au-Prince, déclare que le tribunal ne sera pas déplacé et restera au Bicentenaire. Contrairement aux demandes de plusieurs associations de Magistrat qui réclament le délogement du TPI, le doyen croit que l’État ne doit pas fuir les bandits mais plutôt résoudre les problèmes. C’est ce qu’il a déclaré ce mercredi 3 juin 2020 au micro de la radio Caraïbes FM.
Des associations de Magistrats, notamment l’Association Professionnelle des Magistrats (APM) dirigée par Me. Wando Saint-Villier, ont opté pour un déplacement du TPI de Port-au-Prince du Bicentenaire vers un autre lieu ; jugé plus sécuritaire. Ce, pour échapper aux bandits de Village de Dieu qui, selon ces associations, mettent les usagers du tribunal en insécurité. Une idée que le doyen du TPI rejette d’un revers de main et invite de préférence les autorités haïtiennes à éradiquer ce problème d’insécurité de manière définitive.
«Je ne parle pas seulement en tant que juge, mais aussi en tant que citoyen. Je l’ai dit plusieurs fois, c’est aux responsables de la sécurité publique du pays, à savoir le Ministre de la Justice, le Directeur Général de la Police, le Secrétaire d’État à la Sécurité Publique de mettre les bouchées doubles afin de faire régner la paix au Bicentenaire pour que les juges puissent faire leur travail en toute sérénité», déclare le doyen au micro de Marc-Guerson Philistin.
Par la suite, il poursuit pour rappeler que si eux, les responsables de la justice et de la sécurité du pays fuient la zone à cause de l’insécurité, qu’en sera t-il donc de la population civile, voisine du tribunal. «Il est inconcevable pour que nous, les responsables de la sécurité du pays, puissions penser à déloger le tribunal en laissant la population civile voisine dans ce même pétrin. Qu’est ce que nous leur avons demandé de faire?», a-t-il fait savoir.
Cependant, il faut souligner que Me. Bernard Sainvil a félicité le Premier Ministre Jouthe Joseph d’avoir laissé son ancien bureau pour retourner à son siège à la Primature au Bicentenaire.
Pour rappel, depuis 2018, Bicentenaire est devenu un champ de bataille où s’affrontent plusieurs groupes armés. Plusieurs civiles, simples passants, y ont déjà perdu la vie. À plusieurs reprises, la Police a tenté en vain de mettre un terme à tout cela. Pour l’instant, presque toutes les rues menant au Bicentenaire sont bloquées par la Police, question de contraindre les bandits à rester dans leur base. Mais, à quoi cela servira-t-il, s’ils restent toujours armés? N’est-il pas seulement une question de temps avant qu’ils reprennent du service?
