Nations Unies

L’ONU appelle les puissances à accorder plus d’attention au lien existant entre le climat et les conflits

Les Nations Unies ont exhorté vendredi les puissances qui siègent au Conseil de sécurité à prendre en compte les effets du changement climatique sur la paix et la sécurité, soulignant que le réchauffement climatique augmente le risque de conflit.

“La réponse multilatérale aux conséquences du changement climatique sur la sécurité n’est pas à la hauteur de l’ampleur du problème auquel nous sommes confrontés. Il reste beaucoup de travail à faire”, a déclaré Miroslav Jenca, secrétaire général adjoint des Nations unies aux affaires politiques, lors d’une réunion du Conseil par vidéoconférence.

La réunion, organisée au niveau ministériel par l’Allemagne, a discuté des liens entre le climat et la sécurité, une question qui a divisé les pouvoirs de la plus haute instance décisionnelle de l’ONU ces dernières années.

Les États-Unis et, surtout, la Chine et la Russie ont des réserves importantes sur cette question et se sont demandés par le passé si le Conseil devait s’occuper du changement climatique ou s’il fallait supprimer les références à ce sujet dans les résolutions.

Jenca a souligné que le débat de vendredi est une démonstration des progrès réalisés pour “comprendre et commencer à répondre à l’impact du changement climatique sur la paix et la sécurité”, mais elle a précisé que le travail accompli jusqu’à présent est clairement insuffisant.

La responsable de l’ONU a défendu que “l’urgence climatique est un danger pour la paix”, car bien qu’il n’y ait pas de lien direct entre le réchauffement climatique et les conflits, elle multiplie les risques et en crée de nouveaux.

“Alors que les vies et les moyens de subsistance sont menacés, la concurrence pour les ressources augmente et s’installe dans la communauté”, a-t-elle déclaré.

À titre d’exemple, elle a noté que dans le Pacific l’élévation du niveau de la mer et la fréquence accrue des catastrophes naturelles menacent la cohésion sociale, tandis qu’en Asie centrale, les pénuries d’eau contribuent aux tensions régionales.

En Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Amérique latine, le changement climatique devrait déplacer plus de 140 millions de personnes à l’intérieur de leurs pays, menaçant ainsi la stabilité.

Comme il l’a rappelé, le changement climatique ne s’arrête pas et sa cascade d’effets “continuera de croître et d’évoluer”.

“Nous devons rester vigilants et avoir le courage d’adapter nos approches pour qu’elles servent un monde confronté au changement climatique”, a insisté Mme Jenca, qui a exhorté à passer des paroles aux actes.

Elle a fait valoir que la reprise après la pandémie de coronavirus offre une opportunité d’améliorer la protection et de promouvoir la justice climatique.

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