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Un bébé de 4 mois tué par balle, et cela ne vous dit rien?

Un bébé de 4 mois a été tué par balles ce lundi 3 août 2020 à Papaye dans la commune de Ganthier, ainsi qu’une dame. Environ 24 heures après, la société haïtienne reste silencieuse. Aucune déclaration ni du côté des autorités policières ni du côté de l’État central. La mort d’un homme est la mort de l’homme, mais, semble-t-il, c’est différent en Haïti: la mort d’un homme n’est rien.

En tout début du mois de juillet 2020, un bébé de 8 mois a été tué par balles à Cité-Soleil. Quelques jours plus tard une femme enceinte de 7 mois a été assassinée par le chef de gang de Belekou (Cité Soleil). Environ un mois après, un autre bébé meurt dans les mêmes circonstances à Papaye, toujours dans le département de l’Ouest d’Haïti. Hormis des autres cas d’assassinats que connaît le pays, la mort de ces pauvres innocents ne dérange personne. Au contraire, tout le monde s’occupe de leur affaire, sinon que des messages de sympathies sur les réseaux sociaux. Pas même un tweet des autorités centrales.

24 heures après ce crime odieux, les autorités policières ne se positionnent pas, les assassins courent dans la ville en quête de nouvelles victimes. Silence complice de Jovenel Moïse, président de la République, connu pour ses messages de sympathies sur les réseaux sociaux même dans le cas de la mort d’un chien aux USA. Il est un fait certain, l’hypocrisie des haïtiens dépasse les bornes.

La société devrait jouer son rôle pour mettre un terme à tout cela ou tout au moins, envoyer un message clair aux autorités qui se doivent de la protection . D’ailleurs, le cas de George Floyd est un exemple criant montrant qu’il faut à tout prix lutter pour faire respecter ses droits. Qu’attendez-vous? Que la caravane de l’insécurité frappe à vos portes? Et que ferez-vous dans ce cas, pleurez le départ de votre proche ou du moins, que vos proches pleurent votre départ?

Pour dire non face au décret portant sur le code pénal 2020, dont plus d’un estime certains articles amoraux, plusieurs secteurs clés de la vie nationale se sont mobilisés. Pourtant, face à la montée exorbitante des cas d’insécurité et d’inflation, personne n’en parle. Des enfants, à l’instar de Ti Badjo, Mamoune, ces bébés de 8 et 4 mois à Cité-Soleil et à Papaye, tombent sous les balles des malfrats ou meurent de faim, et cela ne nous dit toujours rien. On est en droit de croire qu’on a atteint le pic de la zombification et que rien ne nous dérange, pourvu que cela arrange l’oppresseur. Haïti, le pays où «yon sèl dwèt pa manje kalalou» passe à «zafè kabrit pa zafè mouton», «chak koukouy klere pou je l». Pauvre diable, nous mourrons tous!

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