Pas moins de 17 personnes ont trouvé la mort dans un naufrage survenu dans les eaux de l’île de La Tortue, dans le département du Nord-Ouest d’Haïti. Le drame a eu lieu ce mercredi 19 août 2020. Et si l’État haïtien était le principal responsable?
C’est relevé dans la fonction régalienne de tout État digne de ce nom de veiller à la sécurité de tous ses citoyens. C’est une prérogative catégorique qui est d’ailleurs reconnue par la Constitution haïtienne de 1987. De surcroît, dans le décret du 15 mars 1982, portant création au Service Maritime et de Navigation d’Haïti (SEMANAH), il est reconnu à cette entité d’exercer un contrôle stricte sur toutes les eaux maritimes d’Haïti, qu’elles soient régionales, côtières, entre autres.
Du coup, on se demande si les cadres de cette structure sont présents pour superviser l’état des bateaux, le nombre de passager qui est et doit être abord, si les passagers ont chacun un gilet de sauvetage et si le capitaine aussi est en état de faire naviguer le bateau… C’est tout un ensemble de conditions qui doit être mis en oeuvre avant tout éventuel voyage maritime.
On a vu le Premier Ministre Jouthe ainsi que le président de la République, Jovenel Moïse, ont tous deux prononcé leurs mots de sympathie à l’égard des proches des victimes du naufrage. Ce qui est un bon geste, mais que feront-ils entant qu’autorités suprêmes du pouvoir exécutif pour empêcher qu’un autre drame de la sorte se reproduise ? La population haitienne doit choisir entre un État qui sait protéger sa population par l’application stricte des mesures préventives et un autre qui se contente seulement de se sympathiser avec elle à chaque fois qu’un événement meurtrier de la sorte survienne. Car, c’est elle la principale victime.
