Bienvenue à l’Hôpital Général!

(TripFoumi Enfo) – Vous êtes malades, victimes d’accident de la route, atteint de projectiles, poignardés par un malfrat? Vous êtes de la classe défavorisée? Vous n’avez pas les moyens économiques nécessaires pour fréquenter un hôpital privé ? Votre seul recours est le plus grand centre hospitalier de la République d’Haïti : l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti. Vous êtes les bienvenu!
Si selon les dernières études l’Université d’État d’Haïti (UEH) est le plus grand centre universitaire du pays, on devrait douter que l’Hôpital Général soit le plus grand centre hospitalier du pays. Logé à un jet de pierre du Palais National, la résidence publique du premier citoyen de la nation, l’HUEH est devenu l’endroit où des dizaines de personnes sont quotidiennement passées de vie à trépas pour manque de soin.
Conscients de tous ces manques, votre situation précaire vous oblige à y venir prendre des soins, vous êtes quand mêmes les bienvenu. Cet hôpital réputé meilleur où les matériels médicaux les plus élémentaires sont quasi inexistants : pas de gants, de sérums, de seringues, d’anesthésies… comment sortir vivant d’un hôpital où les malades sont contraints de se longer à même le sol ? Pas même un lit pour les accueillir.
Selon un article de Juno7, un médecin travaillant à l’enceinte dudit l’hôpital confie qu’il y a plus de chance qu’une personne meure à l’HUEH qu’elle en sorte vivante, surtout quand elle y vienne le soir après avoir été atteint de projectile. Pour justifier sa thèse, il confirme à la rédaction que les seniors chirurgiens sont quasi absents dans les salles d’opération la nuit. Une salle aussi importante qu’une salle d’opération, pour un hôpital de haut calibre comme l’HUEH, ne devrait-elle pas fonctionner 24/24 avec 3 groupes de médecins, l’un travaillant le matin, l’autre dans l’après-midi et le dernier le soir?
La drame dont Grégory Saint Hilaire est victime, étudiant de l’École Normale Supérieure (ENS) lâchement abattu par les agents de l’USGPN le 2 octobre dernier, dont la mort est survenue aux locaux de l’HUEH, est un fait parmi d’autres qui prouve que fréquenter ce centre hospitalier c’est se promener au couloir de sa mort. Certes, l’étudiant en question n’était pas transporté d’urgences à l’hôpital, mais à son arrivé, il peinait encore à trouver les soins que nécessitait son cas ; faute de médecins et de matériels médicaux.
Le pire dans tout cela, c’est que vous serez toujours le bienvenu à l’HUEH, tant que vous n’aurez pas les moyens pour aller prendre soins dans un hôpital privé ou à l’étranger, comme le font les plus fortunés du pays à chaque fois qu’ils sont tombés malades.
Bienvenu à l’Hôpital Général!