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Procès symbolique des organisations des droits humains en faveur des victimes du choléra en Haïti

(TripFoumi Enfo) – Les organisations qui défendent les droits des victimes du choléra en Haïti ont tenu un procès symbolique ce jeudi 21 octobre 2020, à l’occasion du dixième anniversaire de l’arrivée de l’épidémie dans le pays, au cours duquel elles ont condamné l’ONU.

Le choléra a été introduit Haïti en octobre 2010 par les troupes népalaises qui faisaient partie de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), causant au moins 10 000 morts.

A cette occasion, les organisations des droits des humains ont créé un tribunal populaire pour juger les troupes de la mission onusienne, qui a quitté le pays en 2017.

“Ce tribunal est un moyen de mettre à la disposition de la population des informations sur une question très importante qui touche aux droits de l’homme, aux droits du peuple haïtien et aux droits d’un certain nombre de personnes qui ont été victimes du choléra en raison de la négligence des Nations unies”, a déclaré Colette Lespinasse, présidente de ce tribunal symbolique, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 23 octobre 2020

Le jury de ce tribunal symbolique a condamné les Nations unies, exigeant justice et réparation pour les victimes du choléra, et a également dénoncé les autorités de l’État pour ne jamais les avoir soutenues dans leur lutte contre cette organisation mondiale.

“Le tribunal demande des réparations individuelles et communautaires. Les Nations unies ont non seulement une responsabilité morale, mais elles ont violé les droits du peuple haïtien. Elle a violé le droit à la vie, à la santé et au logement”, a ajouté l’ancienne directrice du Garr.

“Les gens sont des victimes, il doit y avoir une compensation”, a conclu Colette Lespinasse, connue pour son combat dans ce secteur depuis plus de 20 ans dans le pays.

Dix ans après l’arrivée du choléra, il y a toujours une guerre de chiffres entre les autorités et les organisations qui défendent les droits des victimes.

Les autorités haïtiennes et l’ONU estiment le nombre de décès dus à la maladie à environ 10 000, mais les organisations des droits de l’homme estiment ce nombre à plus de 20 000.

La Minustah était l’une des missions les plus controversées des Nations unies et ses membres étaient accusés de commettre des vols, des violences contre la population et des abus sexuels, en plus d’importer l’épidémie de choléra, au moment où la zone métropolitaine de Port-au-Prince était dévastée par le tremblement de terre de janvier 2010.

La mission militaire des Nations unies a pris fin en 2017, lorsqu’elle a été remplacée par une mission de police qui a duré deux ans, avant d’être remplacée par une délégation sans fonctions de sécurité, connue sous le nom de Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh).

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