(TripFoumi Enfo) – Dans son adresse à la nation de ce 23 octobre 2020, le president Jovenel Moïse a fait des déclarations fracassantes. Selon ses dires, il «aurait» parlé avec des acteurs de l’opposition dont il croyait impossible de rencontrer. Qui sont-ils, ces opposants dont il parle?
Cette question soulève de grands débats. Aussi, des réponses surgissent, mais personne, jusqu’à présent, ne peut les confirmer. Le président a déclaré: «Men sa ki te fè m plezi, se lè gen de aktè ki te opoze avè m. Nou te kwè nou pa t ap janm ka pale, nou pa t ap janm ka tande yonn lòt. Jodi a nou mete ògèy nou akote pou nou aksepte fè anpil depasman nan non pèp ayisyen an pou n sove peyi nou ke nou tout renmen anpil la ki se Ayiti.».
Pour certains, ce serait l’ex sénateur Desras Simon Dieuseul. Pour d’autres, il s’agirait de Évalière Beauplan. D’ailleurs, le nom de ces deux acteurs de l’opposition a été cité pour remplacer Joseph Jouthe à La Primature. Est-ce vrai? On n’en sait pas. Cependant, leur silence depuis quelques jours sur les sujets politiques du pays paraît un peu suspect (sans parler de Réginald Pierre Boulos).
Plus loin, d’autres citent le nom de Walson Sanon. D’autres encore, Kelly C. Bastien. Ces hypothèses sont fondées sur la défection de l’ancien sénateur du Nord du Secteur Démocratique et Populaire et sa rencontre avec Liné Balthazar, le responsable du PHTK. Selon toutes vraisemblances, les noms précités seraient ces acteurs de l’opposition, dont parle Jovenel Moïse, qui auraient choisi de mettre de côté leur orgeuil pour rencontrer le chef de l’État, contrairement aux croyances de l’opposition qui ne compte en aucun cas discuter avec le pouvoir. De ces doutes, que faut-il retenir?
Depuis certains temps, on constate une perte de confiance de la population vis-à-vis de l’opposition, et cela joue en faveur du pouvoir. D’un côté, cela est du aux différentes mésententes qui existent entre plusieurs tendances de l’opposition mais aussi, les dernières échanges houleuses entre Moïse Jean-Charles et Edmonde Supplice Beauzile. D’un autre côté, le silence des autres acteurs, à l’instar de Desras S. Dieuseul, Évalière Beauplan, Réginald P. Boulos fait l’affaire de Jovenel Moïse. Faut-il rappeler que la nature a horreur du vide?
Parallèlement, la baisse du prix des produits et des services rend joyeux certains cœurs. Cependant, le banditisme avance à grand pas, les cas de kidnapping s’empilent. Faut-il cohabiter avec un président qui n’arrive pas à garantir le droit à la vie et à la sécurité des gens qu’il dirige? Faut-il emboîter le pas vers les élections avec Jovenel Moïse dans un contexte aussi difficile, teinté d’insécurité et de massacres dans les quartiers populaires?
De ces rencontres, que bénificiera la population, en quête d’une vie meilleure? Ne serait-ce pas un moyen pour ces opposants de satisfaire leur besoin politique et économique, aux dépends de ceux qu’ils disent représenter? La grande majorité sera-t-elle toujours la plus grande victime?
