PNHSécurité

16 novembre 2020 – 30 novembre 2020 : Léon Charles, 15 jours après

(TripFoumi Enfo) – Installé dans un contexte où l’insécurité est à son apogée, le nouveau Commandant en Chef a.i de la Police nationale d’Haïti (PNH), Léon Charles est déjà à sa deuxième semaine de fonction. Nombreuses ont été les promesses. Nombreux sont les événements s’étant déroulés depuis. Mais les résultats du DG demeurent questionnables face à une insécurité plus qu’alarmante.

« Il est inadmissible que les bandits continuent de semer le deuil dans les familles haïtiennes ». Telle a été la déclaration de Léon Charles le lendemain de son installation à la tête de l’institution policière. 24 heures après, le directeur général a.i de la PNH aura fait son premier mort au cours d’une grande mobilisation populaire lancée par l’opposition, soit le 18 novembre passé.

En plus de ce manifestant tué par balle à Champs-de-Mars, plusieurs autres victimes seront enregistrées par la suite. Il s’agit notamment d’honnêtes citoyens qui subissent au quotidien la montée fulgurante de l’insécurité. Kidnappeurs, violeurs, voleurs… Léon Charles dit vouloir les combattre tous ainsi que tout acte malhonnête qui, selon lui doivent cesser dans le pays.

En ce sens, plusieurs coups de filet ont eu lieu, selon ce que rapporte le DG de la PNH par l’intermédiaire de son porte-parole. Le lundi 23 novembre, Michel-Ange Louis-Jeune a loué les exploits de la Police nationale qui, du 20 au 22 novembre, a mené des opérations ayant conduit à l’arrestation de plusieurs bandits armés et empêché l’aboutissement de différents cas de kidnapping. Parmi ces malfrats, Recilorme Pierre, Michel Nicolas, Pierre Roody et Natalie Augustin ont été appréhendés par des agents du Commissariat de Cité Soleil le dimanche 22 novembre 2020, sur la route 9, pour enlèvement et séquestration.

Toutefois, ce même 23 novembre, Alix Luc Auguste, un agent de sécurité parlementaire a été criblé de cartouches par des bandits armés. L’agent de sécurité a reçu 7 balles au Bicentenaire alors qu’il venait d’effectuer une transaction bancaire. À côté de ces actes d’assassinat, c’est le phénomène de kidnapping qui inquiète au plus haut point.

En effet, les cas d’enlèvement se multiplient de jour en jour. Et les rançons exigées par les ravisseurs tendent à offusquer davantage. Seules demeurent alors les mouvements de protestation pour les civils. Sauf qu’à chaque fois, des agents de la police utilisent tous les moyens disponibles pour empêcher à ces victimes de revendiquer leur droit de vivre en toute quiétude dans leur pays. Or, pas plus tard que le 17 novembre, le DG a.i de la Police nationale a laissé entendre lors de son premier discours officiel qu’il ne tolérerait pas de tels agissements sous son commandement. Ce qui a valu une mise en garde particulière lancée à ces « personnes qui se disent policiers et qui utilisent l’image et l’uniforme de l’institution policière pour exercer de la violence contre la population ».

Par jour, au moins un cas de kidnapping a lieu. Le Premier Ministre, Joseph Jouthe, maintient ses attentes envers le tout récent DG pour que celui-ci rétablisse un climat sécuritaire dans le pays. Et quant au concerné, on peut dire qu’il continue de croire qu’il est « un impératif national de reprendre le contrôle sécuritaire de tout le territoire national au bénéfice de la population ».

Nommé par Arrêté présidentiel le 13 novembre 2020, Léon Charles est à sa deuxième semaine. Les promesses n’ont nullement cessé de pleuvoir, mais aucune réelle action n’a jusqu’ici été posée pour mettre les malfrats hors d’état de nuire. Puisque déjà, nulle opération n’a été menée dans les fiefs des gangs pourtant connus de tous. À croire que l’on devra non seulement répondre à l’invitation du numéro un de la PNH, mais aussi n’adopter que cette posture. Autrement dit, collaborer pour vaincre les bandits et instaurer le climat sécuritaire tant souhaité.

Rappelons que 15 ans plus tôt, Léon Charles a, face à cette même mission, platement échoué. Le même Léon Charles qui, en avril 2005, a été ouvertement indexé par Amnesty International dans son rapport annuel.

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