Sécurité

Kidnapping ou séjour à Village de Dieu? Les déclarations de Maritza Beaubrun laissent planer des doutes

(TripFoumi Enfo) – Peu après sa libération dans l’après-midi de mardi 1er décembre, les déclarations de Maritza Beaubrun ont suscité les réactions de plus d’un. En effet, dans une note vocale devenue virale sur la toile, la fille du Dr Evans Beaubrun exprime, avec un enthousiasme surprenant, ses dernières expériences de séquestration. Et, grande première dans l’histoire du kidnapping en Haïti, madame affirme être parvenue à faire pleurer ses ravisseurs qu’elle a dû elle-même consoler le moment de sa libération.

« Grâce à Dieu, je vais bien. Cette expérience, je ne la souhaite à personne, mais dans mon cas ça a été plus de peur que de mal ». Telles sont les paroles de Maritza Beaubrun dont toute l’exultation peut se sentir à travers l’éclat de sa voix. Les « chimères m’ont extrêmement bien traitée, a-t-elle poursuivi.

Mais ce qui choquera davantage dans ce qui se veut être un témoignage, c’est le « au point que » de l’épouse du commandant de l’Unité de Sécurité Générale du Palais National (USGPN), Dimitry Hérard. À la croire, les ravisseurs ont versé des larmes de chagrin lorsqu’elle a dû être libérée. « Je les prenais dans mes bras et leur demandais de ne pas pleurer ». Madame Beaubrun n’a nullement écarté les détails de cette scène digne d’un oscar. Une scène trop belle pour être vraie, ou tout simplement pour correspondre à l’actuelle réalité haïtienne.

Cela dit, on peut comprendre que si la nouvelle du kidnapping de Maritza Beaubrun a fait couler beaucoup d’encre, sa libération, ou plutôt son audio n’en est pas exempt« L’indécence de Maritza Herard, femme de Dimitri Herard et de sa mère dans des voice notes me laissent sans mots », peut-on lire dans un message posté sur le compte Twitter de l’ex-première dame, Michele B. Duvalier. « Aucun respect pour ceux qui s’inquiétaient de son enlèvement mais surtout elle oublie les dizaines de personnes enlevées, dont la plupart ont fait faillite après avoir payé la rançon sans compter celles qui ont été assassinées même après avoir payé la rançon. Triste femme ! »

Écervelée pour certains, victime du syndrome de Stockholm pour d’autres. Et s’agissant des plus extrémistes, la dame n’a pas à simuler quoique ce soit car elle « sera réellement kidnappée un de ces quatre ». D’un autre côté, il y en ont qui voient en ce message de Maritza une forme de formalisation du banditisme. Soit une invitation aux victimes à se préparer au phénomène du kidnapping. Autrement dit, à l’accepter. La femme du premier responsable de la sécurité générale du palais national l’a affirmé. « Les kidnappeurs ne sont pas aussi méchants qu’on le dit ».

Seul reste l’instant où Maritza Beaubrun proposera au grand public le guide du comportement à adopter quand on se fait kidnapper.

Toutefois, même quand madame voudrait banaliser le phénomène de l’insécurité, on ne saurait oublier les nombreuses victimes de cette pratique criminelle. Parmi elles, Evelyne Sincère, jeune bachelière de 22 ans kidnappée, violée puis assassinée. Et Jimmy Telson, élève en NSIII âgé de seulement 17 ans qui a été tué d’une balle dans la tête à Delmas 75, lors d’une tentative de kidnapping.

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