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L’ANI ou une « démocratie à la Jovenel »

(TripFoumi Enfo) – L’Agence nationale d’intelligence (ANI) est une réponse aux fauteurs de troubles. Intervenant sur les ondes d’une radio à Ouanaminthe, dans le Nord-est, le président de la République, Jovenel Moïse a porté des clarifications quant à la mission de sa structure fraîchement créée, ANI. Laquelle structure, malgré le caractère dictatorial qui lui est accolé, ne sera pas démantelée. Car elle entre dans toute « une politique de mesure » et aura « à servir les intérêts du peuple haïtien », a martelé M. Moïse.

Depuis sa création le 26 novembre passé, l’ANI est contestée par plusieurs secteurs de la vie nationale. Et plus récemment, par le Core groupe qui estime qu’une telle instance ne peut qu’ouvrir « la voie à des abus ». En d’autres termes, il s’agit de la manifestation de divers acteurs de la société civile à travers diverses opinions, analyses et critiques effectuées pour témoigner de leur désaccord avec « l’intelligence » de Jovenel Moïse.

Un Jovenel Moïse qui, pour sa part, déclare à qui veut l’entendre qu’on est à l’ère de « la démocratie à la Jovenel ». Ainsi, pour tous ceux qui penseraient pouvoir lui faire changer d’avis, Monsieur a souligné durant son passage dans le Nord-est qu’il assume toujours ses décisions en bon chef d’État. Un chef dont l’ensemble des décisions prises le sont en fonction du bien-être de son peuple, a-t-il ajouté.

Le message du locataire du palais national s’en retrouve alors net et clair. À savoir, tout se passera comme il le voudra. Pareillement aux États-Unis ou encore à la République voisine, Haïti disposera d’une Agence d’intelligence. D’ailleurs, la Primature, la Sécurité publique et bien d’autres administrations publiques disposent de la leur, a fait savoir Jovenel Moïse. Tandis que lui-même, « en 3 ans et 10 mois n’a jamais eu droit à un quelconque rapport d’intelligence », a-t-il critiqué.

Ceci considéré comme un affront pour le représentant du régime PHTKiste au pouvoir, il doit cesser. Raison pour laquelle doit être maintenue l’ANI. La très jeune agence sera « comme c’est le cas dans tous les autres pays, un système sophistiqué qui permettra d’avoir des informations sur des personnes », a lâché M. Moïse. Et poursuivant dans la promotion de sa dite agence d’intelligence, il a ajouté qu’elle « sera dotée d’une haute technologie avec ses scientifiques et techniques. Et aura également une académie spécialisée dans la formation de policiers et de militaires en fonction ».

Toutefois, Jovenel Moïse dit comprendre l’inquiétude de tous ceux qui l’ont exprimée publiquement ou pas. À ceux-là, le président haïtien rassure que l’ANI ne doit pas rappeler le temps des Duvalier, car elle « n’est pas un corps de Tonton makout ». Aussi bien qu’il dit n’avoir aucune velléité dictatoriale. D’ailleurs, « sous ma présidence, personne ne peut prétendre se sentir menacé en raison de sa position politique. C’est parce que mon gouvernement se sert et des proches du pouvoir et des membres de l’opposition », a fièrement affirmé Jovenel Moïse.

S’agissant alors des discours contre la structure susmentionnée, Jovenel les explique comme la manifestation de la peur de certains agitateurs. Il s’agit de ceux-là même qui « depuis longtemps disent que je nage dans des eaux troublées ». Et aujourd’hui, ils sont seulement conscients que « l’État dispose d’un instrument légal pour les contrer ».

Ainsi donc, l’ANI n’a rien d’une menace veut rassurer Jovenel Moïse pour qui personne n’a jamais subi quoique ce soit sous son gouvernement. Et mis à part des informations sur chaque citoyen dont disposera, de l’impossibilité de poursuivre en justice ses futurs agents pour abus ou autre, de l’anonymat de ces mêmes agents… l’Agence nationale d’intelligence n’ira en rien changer la donne.

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