Éducation

Les étudiants du CTPEA lancent un SOS

(TripFoumi Enfo) – Depuis maintenant une année, les locaux du Centre de technique de planification et d’économie appliquée (CTPEA) sont dysfonctionnels. Dépassés par les évènements, les gérants de l’institution ont été forcés de quitter les lieux au risque d’y laisser leur peau ainsi que celle des étudiants . Mais, depuis lors, rien n’est encore dit sur une probable reprise des cours et les étudiants s’inquiètent de leur avenir.

« L’institution ne dispose jusqu’à présent de ses propres locaux », regrette un étudiant membre d’une commission inter-promotion du CTPEA chargée de réfléchir sur la problématique de la situation. Ce dernier a fait le point sur le cas alarmant de l’institut universitaire ainsi que celui des étudiants dont les revendications sont justement portées par cette commission inter-promotion.

Bien avant l’arrêt définitif du CTPEA, des manœuvres ont été effectuées pour s’assurer de la continuité des activités académiques. C’est ainsi que plusieurs autres centres universitaires ont accueilli les étudiants de l’institution d’enseignement supérieur. Parmi elles, l’Institut des hautes études de commerce et économie, où a eu lieu, février dernier, le concours d’admission pour l’année académique 2019-2020. L’accueil en question date de décembre 2019. Les étudiants du CTPEA suivaient alors leurs cours dans les locaux de l’Institut des hautes études de commerce et économie et de la Direction des études post-graduées de l’Université d’Etat d’Haïti. Les concours d’admission ont eu lieu en février, mais l’année académique précédente, soit celle de 2018-2019 n’avait toujours pas fini avec leur cursus.

D’abord les épisodes de « peyi lòk » allant de septembre à novembre 2019. Puis, la pandémie du nouveau coronavirus en 2020. Tout aura été contre ces étudiants qui s’en rendent d’ailleurs compte jusqu’à craindre le pire à ce propos. « Nous avons déjà perdu une année académique (2019-2020) en raison des différentes difficultés. Nous venons de perdre deux mois dans l’année académique 2020-2021. Nous risquons de perdre toute l’année si rien n’est fait ».

Et sachant que cela fait maintenant plus d’un an qu’ils ont fui leurs locaux principaux, la perspective d’y retourner leur apparaît de plus en plus sombre. « Nous sommes dans une incertitude totale », a fait savoir le même étudiant dont l’identité est gardée secrète. Pour lui, les étudiants de l’institution fonctionnant sous la tutelle du ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE), sont « face à la triste réalité de l’institution ». Et, a-t-il ajouté, ses collègues étudiants ont l’impression que certains acteurs restent dans l’indifférence ».

En effet, étant aux commandes du MPCE, le chef du gouvernement Joseph Jouthe est le premier concerné par cette situation. Un premier ministre qui semble ne pas du tout s’intéresser à ces étudiants qui continuent de « patauger dans l’inquiétude ». Car, si des actions ont été entreprises pour remédier au problème de local sécuritaire pour les étudiants et cadres du CTPEA, les étudiants déplorent le fait qu’ils ne soient pas informés de l’état d’avancement de la situation.

Combien même, les étudiants du Centre de technique de planification et d’économie appliquée, par l’organe d’un autre étudiant membre de la commission susmentionnée, « invitent les acteurs concernés, notamment le ministre de la Planification et de la Coopération externe, à assumer leurs responsabilités. Il est impératif qu’il accorde un niveau d’importance à la situation du CTPEA comme institution qui forme des cadres compétents dans le pays ».

Depuis la mort de l’étudiant Grégory Saint-Hilaire, le 2 octobre dernier, l’École normale supérieure est également paralysée. Et pareillement aux étudiants du Centre de technique de planification et d’économie appliquée, incertains ils sont pour leur avenir au sein de cette institution. Des nouvelles au sujet d’un nouveau local à Pacot ont déjà été médiatisées, mais ceci s’est arrêté au stade de nouvelles.

Les étudiants du CTPEA et de l’ENS ont tous fui leurs locaux respectifs pour cause d’insécurité. Les premiers, à cause de gangs armés qui s’érigent en maîtres et seigneurs au Bicentenaire. Et les seconds, à cause d’agents de l’Unité de sécurité générale du palais national dont l’un d’eux est accusé de la mort de Grégory Saint-Hilaire à l’intérieur même de l’établissement de l’Ecole.

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