Politique

Sept février 2021: Qui aura raison, Jovenel Moïse ou l’opposition?

(TripFoumi Enfo) – Depuis un certain temps, un débat est au cœur de l’actualité en Haïti: la question de la fin du mandat de Jovenel Moïse. Les membres de l’opposition brandissent l’article 134-2 de la constitution pour dire que ce 7 février, il doit partir. De son côté, lui, il s’appuie sur l’article 134-1 de cette même constitution pour initier ses initiatives électorales pour l’année 2021. Les idées s’affrontent, les partis politiques se positionnent, des leaders s’expriment, des militants se préparent à fouler le béton et le peuple est, au milieu de ces tergiversations, au fond d’un grand bassin d’incertitude. Mais, au final, qui aura raison entre l’opposition et le pouvoir?

Depuis plusieurs mois, un climat de doute plane sur la vie des Haïtiens. Les motifs sont nombreux: insécurité, précarité économique, problème d’électricité, la faim, mais aussi et surtout une crise politique latente qui a tendance, au jour le jour, à devenir manifeste. Voilà le sombre tableau qui est malheureusement dressé devant nous.

Certains soutiennent que Jovenel Moïse doit partir le 7 février 2021. Pour eux, il ne s’agit pas d’une question de coup d’État, mais plutôt d’une question de fin de mandat. Plusieurs initiatives sont entreprises en vue d’en arriver, par exemple la mise en place d’une structure de mobilisation pour le respect de la constitution pilotée par les tenants du Secteur dit Démocratique et Populaire. Des dates sont retenues pour des manifestations. Ils, au niveau de l’opposition, se disent être prêts à affronter Jovenel Moïse jusqu’à lui forcer à quitter le pouvoir.

Les éléments reprochés à ce type sont nombreux: incapacité de diriger l’Etat, promesses non tenues, kidnapping, la faim, etc. Mais, ce qui est plus grave, il a osé constituer un Conseil Électoral en absence de la loi pour organiser des élections à inspiration “bouyi vide”, planifier un référendum pour modifier la constitution, adopter un ensemble de décrets liberticides, etc. En vertu de tout cela, il doit partir.

D’autres pourtant affirment et défendent aveuglément que le mandat de Jovenel Moïse prend fin en 2022. Pour argument, ils avancent que la constitution prévoit un quinquennat comme durée du mandat du Chef de l’Etat et il commence à partir de la prestation de serment et non à partir de l’année électorale. Pour défendre ce point de vue dans les espaces publics, tout un laboratoire est mobilisé : des intellectuels (avocats surtout), des journalistes, des étudiants, etc. En tout cas, imaginez donc que Jovenel Moïse décide de partir en 2022, il aura le culot de continuer à entendre des gens dénoncer régulièrement son incompétence?

Ce qui est grave aujourd’hui, c’est que même l’opposition n’est pas en mesure d’exprimer une position commune, parler d’une seule voix et présenter à la nation un projet clair sur l’avenir du pays après le départ de Jovenel Moïse. Le petit peuple, de son côté, vit dans la crasse, subit les actes de kidnapping, etc.

La peur est grande. L’inquiétude est énorme. Le pays est sur la voie de l’explosion et du chaos. Les protagonistes déplacent les pions. Mais, au final, qui entre Jovenel Moïse et l’opposition aura raison le 7 février à venir?

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