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Le sang coule à flot en Haïti ; le poète Lòs Tizplim brave le danger et signe « Lari Brav » le 14 août

(TripFoumi Enfo) Entre la pandémie du nouveau Coronavirus, l’instabilité politique, l’inflation et entre autres l’insécurité qui ne cessent de semer le deuil dans les familles haïtiennes, le poète Lòs Tizplim brave le danger. C’est pour 14 août 2021 la signature de « Lari Brav », son dernier recueil de poésie en date.

Depuis plusieurs mois consécutifs, le sang de nos compatriotes ne cesse de couler à flot sans aucune raison valable. À juste titre, si certains sont des innocents, d’autres sont éventuellement des règlements de compte. Qui sait ? Mais Lòs se positionne. Il a en effet incarné les rues haïtiennes dans la peau d’un gamin, qui dit-il, ne cesse de braver le danger au quotidien.

« Lari ki nan rekèy la se yon timoun y ap eksplwate epi k ap pase anpil mizè. Sa li fè kòm aktivite se chèche lavi chak jou nan lari a. Pou mwen, pa gen brav pase Lari. Epitou, nan yon sans, tout bagay se nan lari a yo pase », a expliqué l’auteur dans une entrevue exclusive accordée à la rédaction de TripFoumi Enfo le mercredi 16 juin.

Dans la foulée, l’écrivain a tiré à boulets rouges en direction de l’État haïtien qui, sous son regard complice ou impuissant, a laissé le pays s’effondrer de plus en plus au fond du gouffre. En conséquence, dans un extrait de son œuvre, Lòs n’a pas passé par quatre chemins pour dévoiler à l’État la haine qu’il éprouve à son égard : « Lanmou m nan on ti jan debraye. Pa mande m baw tout kèm. G on kwen ladan l, se la a m rayi Leta ».

Le recueil de poésie de 78 pages sera disponible à partir de ce 14 août au prix de 500 gourdes. Ajouté à cela, les participants auront à bénéficier comme cerise sur le gâteau, les différentes activités que « Feray » aura à organiser, cette structure qui fait la promotion de la littérature.

À titre d’illustration, Los précise que le titre complet du livre est : « Lari Brav plis lòt Powèm ». Ce, en raison du fait que d’autres thématiques y font aussi figure. Cependant, a-t-il ajouté, « les poèmes érotiques dont il est question s’aventurent eux aussi autour de graves dangers, tout comme Lari, le gamin, personnage clé du recueil ».

N’ayant pas encore fixé les lieux des différents points de sa vente signature, le poète ajoute qu’il sera accompagné de Jacques Steven Prioly, de Fresner Michel, de Tinèg… qui eux aussi présenteront leurs œuvres. « N ap siyen nan plizyè komin diferan. Men nou poko gen lokal fiks ».

En ce qui a trait à la langue dans laquelle l’œuvre est écrite, Tizplim explique que c’est avant tout une sorte de militantisme. « Pou m byen di n, mwen wè m antanke yon aktivis k ap defann dwa lengwistik kreyolofòn yo. Mwen nan reyalite a. Mwen konnen tou kisa yon lang reprezante pou yon pèp. Sa ki lakoz ke m pa ta ka pa ekri an kreyòl ; byenke m ekri an fransè tou ».

Lorskenson Alexandre, de son nom de naissance, est né un 10 septembre à Carrefour. Linguiste de formation, il a eu son diplôme de fin d’études à la Faculté de Linguistique Appliquée de l’Université d’État d’Haïti (FLA-UEH), promotion 2013 – 2017.

Au cours de cette même année, il a écrit plusieurs livres en créole pour enfants dans le cadre du programme international « Library for all ». Outre « Lari Brav », il avait deja publié « Rèl ». À la fin de cette année il publiera « Tisina » (un roman) puis « Nuit dense », un autre recueil de poésie. Si tout ce passe comme prevu bien entendu.

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