Opinion

Le problème d’Haïti n’est pas un problème de gangs, c’est un problème de corruption

Il faut dire la vérité aux gens de ce pays : le problème d’Haïti n’est pas un problème de gangs, c’est un problème de corruption. C’est la corruption l’élément engendreur de la misère urbaine, de la dégradation du monde rural, de la migration interne et l’émigration, des logements ne pouvant résister ni au soleil ni à la pluie, des enfants au cerveau amoindri par la sous-alimentation, de l’absence de l’aide sociale et de soins médicaux en faveur des plus démunis, d’un système scolaire défectueux, de la haine sous le ciel haïtien.

La prolifération des gangs en Haïti est donc un épiphénomène. Elle n’est que le corollaire du phénomène de la corruption. Ce sont les bourgeois sans âme nationale, les politiciens véreux, les intellectuels magouilleurs ne vivant que pour la satisfaction du ventre et du bas-ventre qui abusent la conscience des jeunes des masses populaires. Ce stratagème manigancé par ces mercenaires de l’élite haïtienne, bien aidés par des juges-robots et une certaine presse servant d’hommes de paille, ne visent qu’à empêcher une fin heureuse au dossier PetroCaribe.

Comment ces juges-robots et cette certaine presse jouent-ils des pieds et des mains pour enterrer le dossier PetroCaribe ? En tentant (les juges) de blanchir les gaspilleurs des deniers publics à travers des ordonnances scélérates, en banalisant (les journalistes) la violence, en assurant aux gangs un certain succès dans les médias et en vendant toute la sainte journée un discours truffé de faussetés : « Il n’y aura pas de procès parce que toute la classe politique haïtienne est corrompue. ». Lequel discours reflète une doctrine de servilité, une attitude obséquieuse de chapeau bas pour pouvoir bénéficier la faveur des dilapidateurs.

Ces jeunes des quartiers populaires, ont-ils le choix ? Certains répondraient que rien n’arrive à quelqu’un qui n’est pas apte à le supporter naturellement. D’autres tiendraient pour responsable les réalités sociale, politique et économique du pays qui s’aggravent au jour le jour. Du deuxième courant j’en suis partisan. Cependant je respecte ceux qui ont lutté ou qui continuent de lutter à la force du poignet pour donner un sens positif à leur vie.

Ainsi, c’est le taux de chômage élevé (plus de 70%), la très faible possibilité d’instruction dans les ghettos, l’habitat qui est une honte nationale qui conduisent les jeunes sur le chemin des gangs. Ces jeunes frustrés, pris au piège d’un héritage de pauvreté et de dégradation, deviennent la cible facile de la manipulation et se transforment en de véritables monstres qui détruisent tout sur leur passage ? Leurs exactions sont l’expression de ce qui va mal dans l’ensemble d’Haïti.

Que faire ? Chanter les louanges des bourgeois, politiciens, intellectuels, juges et journalistes intègres et compétents est la meilleure façon d’apporter à l’élite haïtienne son premier changement. Dès lors, ceux malhonnêtes prendront conscience et cesseront d’être corrompus et corrupteurs dans leurs actes. Ils comprendront que le temps est venu de : promouvoir le savoir, la science, le beau, la vérité, l’honnêteté, le progrès ; favoriser, à travers leurs décisions, l’intégration des plus faibles ; ne plus continuer à armer les jeunes des quartiers populaires car poursuivre dans cette voie c’est hypothéquer l’avenir des générations futures et que le demain d’Haïti dépend de leur attitude envers les problèmes sociaux, politiques, économiques et culturels.

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