Election

Élections et référendum constitutionnel, priorité des priorités du gouvernement ?

(TripFoumi Enfo) – Le pays se meurt. Mais le gouvernement semble s’en taper pas mal. Il file droit devant en direction du référendum constitutionnel et des élections générales. Un comportement qui pousse plus d’uns à affirmer d’emblée que les prochains scrutins électoraux et le changement de la constitution de 1987 sont la priorité des priorités du pouvoir en place, quelque soit le prix à payer.

Cette idée s’avère correcte puisque le locataire du Palais National avait déjà affirmé à maintes reprises que l’année 2021 sera consacrée aux élections générales et le référendum constitutionnel. À ce sujet, le politologue Rénald Lubérice avait pour une fois encore montré son attachement à ces projets ci-dessus mentionnés, notamment en souhaitant à son président « une année referendaire et électorale » en guise de souhait d’anniversaire le 26 juin dernier.

Un souhait qui est en passe d’être exhaussé vue que deux jours plus tard, soit le 28 juin, le Conseil Électoral Provisoire (CEP) avait déjà publié un nouveau calendrier électoral selon lequel le 26 septembre 2021 est la date retenue à la fois pour les prochaines élections présidentielles et législatives (au niveau des deux chambres) et le référendum constitutionnel. En ce qui à trait aux élections municipales, c’est pour le 16 janvier 2022, toujours selon ledit calendrier.

Avant d’avoir pris cette décision, la date prévue pour le référendum constitutionnel était le 27 juin 2021. Mais il avait été reporté par le CEP sous prétexte que les cas d’infection liés au coronavirus ne cessaient d’augmenter dans le pays. À bien y voir, aucune mention du climat insécuritaire du pays n’a été évoquée, alors que les quartiers de Martissant, Fontamara, Delmas 2, Delmas 6 et les quartiers environnants étaient et sont jusqu’à date assiégés par des bandits lourdement armés.

C’est d’ailleurs sur ces entrefaites que le secrétaire général du conseil des ministres, Rénald Lubérice, clame mordicus la tenue des prochaines élections. « Si yon moun gen pwoblèm ak eleksyon, se nan eleksyon pou l al di sa », a t-il écrit sur son compte Twitter, une manière de montrer à quel point que le pouvoir en place est attaché à ces éventuels scrutins.

« Eleksyon li ye, tonton ! Ou gen de opsyon swa w vin joure anba pòs sa a oubyen w lase bòt ou pou w al fè kanpay. Si w panse gen anpil pwoblèm nan peyi a, se moman pou w fè kanpay pou moun ou panse ki ka pi byen rezoud pwoblèm yo. Ane sa a pap gen eskiz pou pa gen eleksyon ! ».

Depuis les déclarations de l’ancien patron de la compagnie d’Agritrans au Palais National, selons lesquelles seuls les candidats pro-PKTK seraient aptes à gagner les prochaines élections, une bonne partie de la population civile et plus d’une dizaine de parti politiques avaient déjà haussé le ton pour dire haut et fort qu’ils ne participeront pas à toute éventuelle élection organisée par Jovenel Moïse.

Une position avec laquelle Mr. Lunérice n’était pas en total désaccord. Selon lui, c’est un droit dont jouissent tous les Haïtiens de dire qu’ils ne participeront pas aux élections organisées par tel ou tel président. Cependant, poursuit-il, ce droit ne soustrait pas pour autant le devoir des dirigeants politiques d’organiser les scrutins. Ce qui sous-entendrait que, même si le peuple s’y oppose, personne ne peut les empêcher à y parvenir.

Ce qui reviendrait à dire que les elections et le référendum constitutionnel seraient la priorité des priorités du gouvernement en place, quelque soit le prix à payer pour y parvenir. En tout état de cause, ces projets sont pour l’heure qu’utopiques, vue l’état actuel des choses. Seul l’avenir en dira le reste.

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