Opinion

À Martissant, tout n’est que rature !

(TripFoumi Enfo) – Sauve qui peut, à l’heure qu’il est. C’est ce que veulent l’État, la classe des affaires et la petite communauté internationale pour Martissant, zone aux quartiers abandonnés et occupés en même temps. Paradoxe ? Abandonnés par de paisibles citoyens, mais occupés par les bras armés qui tuent et brûlent. L’État s’en réjouit. Pourquoi ? Sa volonté est faite ! Sa soif est bien étanchée. Soif de sang humain. Il s’en saoule par l’inaction, par l’insouciance et par tout ce qui est de même nature à cet effet.

Petit peuple aux abois. Ah, la misère des pauvres, ça ne regarde qu’eux, n’est-ce pas, les barons de la petite économie, vous qui habitez dans les montagnes de Pétion-Ville rien que pour prendre votre vue panoramique de la capitale bruillante et d’autres communes dans les alentours ? Ô la belle vie ! Ô beau pays pour nous, les bourgeois salopes, les grands-nègres circulant sur des ordures à odeur fétide à l’intérieur de nos véhicules luxieux et teintés !

Martissant, zone à ne pas traverser sans cercueil. Martissant, ce fil d’araignée qui nous sépare et qui à, un moment donné, va finir par se briser. Le tout, dans la même merdre. Nous tous, la même danse : celle des balles. Nous tous, gens d’en haut et ceux d’en bas, tôt ou tard, serons enveloppés par le même corde : celui de la douleur, œuvre des gangs armés.

L’entrée Sud de la capitale, tout n’est qu’ombre, tout n’est que blessé, tout n’est que mort, donc c’est comme une vallée d’enfer. Le groupe, ici, n’as pas de corps, mais il détient la force pour tout décider. Le petit peuple s’enfonce dans le gouffre. À Martissant, tout n’est que rature !

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