Environnement

Quand il pleut à Port-au-Prince!

(TripFoumi Enfo) – Haïti a pour capitale Port-au-Prince et celle-ci a pour problèmes presque tout, notamment en matière d’infrastructures. Lorsque le ciel s’apprête à verser ses eaux sur cet espace, enfants, jeunes, vieillards, tout le monde s’embarque dans les mêmes pas et ce, avec le même souci plein la tête. C’est comme au temps de la fin du monde quand il pleut sur Port-au-Prince.

Quand les Haïtiens hyperbolisent en ce qui a trait à l’état actuel de Port-au-Prince, ils vous balancent la phrase que voici : “Sèlman 2 rat pipi sou Pòtoprens, li inonde”. Rien de mieux comme image pour illustrer le vrai visage d’une ville chevauchée par la mort, absence de l’État explique.

Un après midi à l’Avenue Christophe. Un concert d’orages. Sous un ciel menaçant, des gens. Tous pressés. C’est comme du temps des Duvalier où on décrétait un couvre-feu sur le pays pour un oui ou pour un non.

Tombent quelques gouttes de pluie, et voilà le véritable brouhaha et les va-et-vient des gens, inquiets. Les marchands débarrassent déjà les trottoirs. Entre-temps, le prix des taxi-motos grimpe. Juste parce qu’il pleuvine.

“Qu’est-ce que je vais faire ?” s’interroge une jeune femme, qui serait une étudiante non habituée à cette situation. “Il commence déjà à se faire tard. Je ne connais pas les différentes contrées de Port-au-Prince, où, la plupart des égouts restent à ciel ouvert”, continue-t-elle, visiblement stressée.

Là, nous sommes sur la terrasse d’une maison située à un jet de pierre de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSCCA). Nous y restons de peur d’être mouillé et de laisser tremper nos ouvrages.

Et voilà que le ciel se déchaîne pour de bon. De l’eau, sur la chaussée. Encore de l’eau, qui cherche un lieu comme il faut pour courir, mais en vain. Mais, dommage, aucun projet n’a été mis en œuvre véritablement par nos décideurs au niveau de l’État à cet effet.

Les eaux que ramasse la chaussée imposent leur loi aux chauffeurs de voiture et de tout engin à moteur : rue désertée. Que ç’aurait eu l’allure d’une période glaciale où les gens se voient obligés de quitter leur région pour se réfugier dans d’autres, la chose est vraie.

Les minutes s’égrènent, les averses commencent à diminuer. Quant aux gens, sortant de leurs lieux-cachets contre la pluie, mettent les bouchées doubles pour rentrer chez-eux. Nous faisons de même.

Au terminus de l’Avenue Christophe, près de la place Jérémie, une eau serpente et étend ses tentacules. Voguent des montagnes d’immondices sur son dos. Encore une fois, nous devrions attendre la baisse de son courroux pour rentrer chez nous.

Bref, Port-au-Prince offre l’image d’une ville qui arrive à son terme quand il pleut. Port-au-Prince, ville titubante, après avoir reçu quelques coups de reins dans le lit de bois-de-chênes. La capitale n’a pas d’endroit où stocker ses eaux, et l’État s’en fout comme de sa première chaussette !

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