Messieurs les dirigeants, un vaccin contre l’insécurité SVP !

(TripFoumi Enfo) – Guerre de gangs rivaux. Massacres dans les quartiers populaires. Bagarres. Bavures policières. Assassinats. Tueries en cascade. Kidnappings. Bains de sang. Séquestrations. Viols. Vols… En vérité, en vérité, le peuple haïtien a plus besoin d’un vaccin contre l’insécurité généralisée qu’il en a besoin contre la pandémie du coronavirus. Évidence oblige. Nous en sommes convaincus.
Les faits sont là. La réalité est flagrante. Ces victimes qu’on ne cesse de compter. Ces concerts de balles qui ne cessent de transpercer les tympans. Nous en sommes tous conscients. Les zones de Martissant, Fontamara, Bas Delmas, Village-de-Dieu, Grand-Ravine, Croix-des-Bouquets, Centre-Ville… sont à feu et à sang. Les balles y sifflent quotidiennement. Le peuple n’en peut plus. Messieurs le Premier Ministre, le ministre de la Justice, le ministre de l’Intérieur, le commandant en chef de la PNH, Messieurs les dirigeants… deux mots svp !
À Port-au-Prince c’est la guerre. Guerre de gangs pour […], de fait, on ne sait vraiment pour quelle raison. Jadis c’était Cité Soleil et Solino. Aujourd’hui c’est Kenscoff, Pèlerin et Laboule. La machine de l’insécurité continue sa route en toute vitesse. Elle prend la direction des quartiers autrefois aisés. Personne n’est épargné. L’ancien président Moïse et le feu bâtonnier Dorval en sont déjà sortis victimes. Le pays entier est en proie à l’insécurité. Des autorités, d’autorités s’il y en a, elles s’en tapent pas mal, sinon que de beaux discours sans aucune action concrete.
Haïti n’est plus un endroit où il fait bon de vivre. Elle est devenue un enfer pour ses propres progénitures. Nos frères et sœurs s’entredéchirent. Les gangs armés dictent leurs lois. Le droit de vie et de mort, eux seuls peuvent en décider. Les forces de l’ordre sont impuissantes. Martissant est devenu une frontière ; frontière séparant l’Ouest de quatre départements du pays (Nippes, Grande-Anse, Sud, Sud-est). Et ce, depuis plus d’un an. C’est une première dans l’histoire nationale. L’État s’en moque. Une jungle ? Catégoriquement non. Même les animaux s’organisent mieux que nous. Malheureusement.
Des piles de cadavres ici. Des piles de cadavres par là. De ces corps inertes, il y en a partout ; dans tous les coins de rue. Certains, des personnalités bien connues. D’autres, des anonymes. Aujourd’hui c’est Monsieur untel. Demain ce sera le tour de Tijan, puis Jeanne, et j’en passe. Enfants. Adultes. Jeunes. Vieux. Éducateurs. Étudiants. Élèves… Inévitablement tous on se meurt ; quel que soit notre rang social. Notre couleur de peau. Notre statut économique. Notre niveau intellectuel… Ici c’est sauve qui peut. Du temps, si on l’en aura pour en faire.
Immondices. Pneus enflammés. Cadavres gâtés. Égouts dévergondés. Gaz lacrymogène… De la puanteur, il y en a partout dans nos communes. Et de fait, c’est la maladie qu’on respire au quotidien. Qui peut s’en empêcher ? Personne. Car c’est devenu monnaie courante dans tous les quartiers. Hormis ceux dits aisés. Haïti, c’est l’empire de l’insalubrité. La République des saloperies et des malpropres. Face à cela, les Mairies ne font que dale pour y remédier. Le SMGRS aussi brille par son absence. Haïti va tout, sauf bien.
Pillages. Vols. Incendies. Déchoucages. Plus personne ne veut venir investir en Haïti. L’Hôtel Western Premier s’en lave déjà les mains. De Marché Ti Tony, on n’en parle presque plus. Ca appartient désormais au passé. Et du coup, Anthony Bennett ne sait plus à quel saint se vouer. Car, sous le regard complice et impuissant des autorités policières, des hommes armés et encagoulés sont entrés dans son entreprise et ont emporté avec eux tout ce qui avait de la valeur. Ils ont fait du shopping dans son supermarché auquel ils ont par la suite mis le feu. Quel investisseur accepterait d’ouvrir une entreprise dans de telles conditions ? Evidence incontestable : « Haiti is open for bullshit ».
État déchu. État voyou. C’est le descriptif de l’État haïtien. Ce dernier a failli à sa mission régalienne, celle d’assurer la sécurité de sa population et de ses biens. Le peuple haïtien a besoin de respirer un nouvel air. Un air qui sera possible quand on aura trouvé une solution définitive contre le kidnapping, le meurtre, l’assassinat, le massacre, le gangstérisme, la corruption, l’impunité, le crime organisé, le viol, le vol, l’injustice, l’enlèvement contre rançon suivi de séquestration et entre autres fléaux qui plongent le pays dans le gouffre. À vous Messieurs les dirigeants ! Un vaccin contre l’insécurité généralisée svp !