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Comment rester vivre dans l’Haïti d’aujourd’hui ?

(TripFoumi Enfo) Le peuple haïtien résiste depuis quelque temps, malgré ses énormes difficultés qui sont de nature à l’anéantir à jamais. Mais, durant ces trois dernières années, cette belle nation semble vouloir lâcher prise dans le cadre de sa lutte pour sa survie, tant les crises se sont aggravées. En Haïti, tout est au point mort et cela saute aux yeux.

L’écrivain Etzer Vilaire, à travers son chef-d’œuvre les “dix hommes noirs”, avait brossé le portrait triste et accablant de l’état d’âme de la jeunesse haïtienne au début du 19 ème siècle. Le Jérémien, après avoir promené son regard sur son Haïti, a pu collecter le nombre de maux auxquels la jeunesse d’alors était en proie : la misère, l’infortune, le désespoir, entre autres.

Plus de 100 ans après la publication de cette œuvre classique de la littérature haïtienne, le pays tarde à remonter cette pente fatale. Bien au contraire. Haïti connaît ces temps-ci les jours les plus sombres de son histoire, et les faits sont parlants. Tout va de travers. Le sentiment patriotique par lequel un Haïtien a été habité jadis se meurt à petit feu.

En effet, la lutte pour le pouvoir prend une autre tournure. Les soi-disant ennemis d’hier s’unissent aujourd’hui. À quelle fin ? Pour mieux gaspiller les avoirs de l’État. Pour mieux détruire les rêves de certaines personnes. Pour mieux institutionnaliser la corruption. À quelle fin ? Pour mieux détruire Haïti, un héritage laissé à tous les haïtiens au prix de sang. Hélas !

Par ailleurs, la misère et l’insécurité asphyxient le pays. La cherté de la vie pousse certains à se livrer au banditisme, outil utilisé par des acteurs économique et politique pour mettre en déroute tous ceux et toutes celles qui tiennent une parole autre que la leur et qui lancent un projet autre que le leur, et à la prostitution.

Eu égard à cette situation, nombre de fils et de filles de Jean Jacques Dessalines, père-fondateur de la patrie, ont dû abandonner le pays pour d’autres cieux plus cléments tels Chili, Brésil. Même au péril de leur vie. De plus, la plupart des artistes les plus connus du paysage musical haïtien se réfugient en République Domicaine où ils se la coulent douce.

L’Haïti d’aujourd’hui est celle des “gangs-rois”. L’Haïti d’à présent est celle où la vie humaine est banalisée comme jamais. L’Haïti de ces trois dernières années est celle dont l’avenir s’écrit plus que jamais en pointillés…Comment y rester vivre ? Le pays s’enlise dans l’abîme de la bêtise. Sur un chemin de non retour, voilà. Comment, en guise de conclusion, y rester vivre?

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