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La peur règne sur Port-au-Prince et ses environs

(TripFoumi Enfo) – L’insécurité bat son plein et personne n’est exempt. Le Kidnapping est bien réel. Ce phénomène combien horrible touche toutes les couches de la société haïtienne. Et chacun a son prix suivant ses activités. Il prend une allure de croisière où mêmes les autorités policières ne sont pas épargnées. Le Kidnapping s’étend, à mesure que les jours passent, une activité quotidienne qui dépasse les limites. C’est une affaire juteuse pour les ravisseurs et leurs complices qui aiment de l’argent facile. “L’argent n’a pas d’odeur”.

Les kidnappeurs sont partout, ils sont prêts à tout et ils viennent de partout, de toutes les couches sociales. Ces voyous armés n’épargnent personne: professeurs, étudiants, médecins, policiers, commerçants, simples citoyens, enfants, religieux… ils sont comme des lions affamés, chassant n’importe quelle proie, peu importe l’endroit où elle se trouve.

Dans la capitale haïtienne, la peur s’installe, on s’inquiète pour le moindre retard de ses proches dans les rues. Les numéros inconnus affichés sur les écrans de téléphone font peur. Une ville effrayante qui nous pousse à limiter nos déplacements. Des messages de prudence tournent en boucle sur les réseaux sociaux. Membres de la famille, amis et collègues de travail s’invitent les uns les autres à la prudence, à la vigilance tout en évitant certains endroits jugés rouges ou à risques.

On ne sort que pour gérer les urgences et les indispensables. Certains employés ne peuvent pas se rendre au boulot tous les jours. Surtout celles et ceux qui habitent au Sud de la capitale où ils doivent traverser la vallée de la mort “Martissant”. C’est une autre forme de “Pays Lock” sans barricades, c’est la peur totale.

Des citoyens avisés se questionnent sur le phénomène de Kidnapping qui connaît une nette recrudescence ces derniers jours dans la région métropolitaine.

A qui profite cet état de fait ? Il pourrait bien être un moyen pour déstabiliser ceux qui dirigent le pays actuellement. Certains détracteurs farouches pourraient vouloir prouver qu’Ariel Henry n’a aucune capacité de diriger, d’avoir le contrôle du territoire. Et c’est déjà prouvé que le médecin ne contrôle et ne dirige absolument rien. Il a été chassé par le G-9 le 17 octobre dernier au Pont-Rouge où il devait déposer une gerbe de fleurs aux pieds du Père fondateur de la patrie, Jean-Jacques Dessalines. Le Kidnapping, par contre, pourrait être aussi une stratégie pour empêcher les mouvements populaires contre le pouvoir en place.

Et si ceux qui alimentaient les gangs armés ne parvenaient plus à les entretenir? Sachant le lien étroit entre le pouvoir en place et les gangs, tenant compte de la police qui veut minimiser les faits, ne serait-ce pas un moyen de donner un champ libre aux bandits afin de se nourrir? Et les membres de la classe des affaires? Des témoignages de certains bandits montrent clairement le rapport étroit entre l’Etat, des hommes politiques, la bourgeoisie et les gangs armés. Les bandits armés des quartiers populeux ne se déplacent pas, où se procurent-ils ces armes à feu et les munitions?

Quand on sait que chacun a son groupe de malfrats, même les potentiels auteurs intellectuels des actes de Kidnapping pourraient, eux-aussi, être touchés de près ou de loin. Et malgré tout, on s’en fout. Qu’ils soient du pouvoir, de l’opposition ou de la classe des affaires, il y a cette tendance à agir en défaveur de la majorité.

Les grandes victimes sont la couche la plus defavorisée et la classe moyenne. Ces gens n’ont ni blindés, ni agents de sécurité ou des policiers à leur disposition. Ils vivent au gré des bandits armés et du “Bondye bon”. La vie continue dans la peur et l’inquiétude. Le peuple haïtien peut seulement compter sur les heures vécues sans être kidnappé, mais pas sur les efforts des responsables payés pour assurer la sécurité des vies et des biens.

Aujourd’hui, nous faisons face à une crise sans précédent où les gangs armés imposent leur loi en toute impunité au sein de la société. Les forces de l’ordre sont impuissantes face aux assauts de ces criminels qui sèment la terreur dans le pays au vu et au su de tous. De Martissant à Croix-des-Bouquets en passant par Montagne Noire (PV), la peur s’installe. Et même certaines villes de province dont Gros-Morne, Bassin Bleu, Milot, Limbé ne sont pas épargnées. Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ?

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