Corruption

Où sont passés les $1.50 sur les transferts, destinés au FNE?

(TripFoumi Enfo) – L’économiste Etzer Émile s’engage depuis des temps dans la recherche d’informations sur la gestion des fonds publics en Haïti. Intervenant à l’émission TI KOZE AK TT/Chimen verite, ce vendredi 30 novembre, Il a pu décrypter la dilapidation qui se fait du Fonds National de l’Education (FNE) provenant essentiellement des transferts rentrants et sortants d’Haïti dont la taxe est fixée à $ 1.5 chacun. Établi depuis 2011, après les dix ans du pouvoir PHTK, personne ne sait où sont investies ces centaines de millions de dollars US.

La décision de prélever 1.5 dollar sur tous les transferts qui proviennent de l’étranger et sortant d’Haïti a été prise le 20 mai 2011, seulement 6 jours après la prise du pouvoir de Michel Joseph Martelly comme président d’Haïti, le 14 mai 2011, d’après le professeur et économiste Etzer Émile. Cette mesure était illégale puisqu’elle ne faisait pas l’objet d’une loi ratifiée par le parlement à cette époque.

Il fallait attendre 2017 pour que cette disposition ait une couverture légale après avoir été votée dans le Sénat, même si elle a été déjà votée par la chambre basse en 2012, toujours d’après l’auteur du livre “Haïti a choisi de devenir un pays pauvre”, Etzer Émile. En ce sens, il est clair que le gouvernement a rassemblé cette taxe pendant 6 ans en dehors de la loi. La République n’a aucun détail sur la façon dont elle a été utilisée. Juste après sa ratification par le Sénat en 2017, la Cour Supérieure des Comptes est montée au créneau pour révéler des doutes de gestion liés à ce fonds.

Où sont passés les $1.50 sur les transferts, destinés au FNE?

D’après un rapport de la Banque de République d’Haïti (BRH), datant de septembre 2018, sept ans après l’application de cette mesure illégale. Le mois d’avril de cette même année, l’un des mois les plus rentables, il y avait environ un million neuf cent quatre-vingt huit (1 988 000) transferts dont 1,50 a été prélevé sur chaque, ce qui avait donné approximativement un montant de deux millions huit cent soixante douze milles (2 872 000) dollars US pour seulement un mois, d’après le calcul de M. Émile. En effet, toujours selon le rapport de la BRH, cent vingt millions cent trente mille sept cent quarante cinq (120 130 745) dollars US ont été déjà collectés pour les sept ans de 2011 à 2018.

Il faut noter que le rapport de la BRH en 2018 est le seul document rendu public qui permet de se faire une idée de la valeur de ce fonds. En effet, Etzer Émile, étant un curieux, a pu découvrir que, en moyenne 1 600 000 (un million six cent mille) transferts ont effectué par mois, après le rapport de 2018 de la BRH. Alors en 2021, après 3 ans, équivalents de 36 mois, quatre-vingt-six millions quatre cent mille (86 400 000) dollars US ont été comptabilisés, selon le bilan effectué par Etzer Émile.

Le professeur chercheur, Etzer Émile, a réussi à surmonter de nombreux obstacles dus aux accès à l’information pour faire cette lumière pour la population haïtienne.

Tout le monde pourrait bien se demander, surtout la diaspora haïtienne, où est passé ce fonds destiné à l’éducation. Pas vraiment de nouvelles écoles construites ou remaniées. De nombreux professeurs n’ont pas encore trouvé leurs nominations, pendant que d’autres n’ont même pas encore été rémunérés depuis plusieurs années.

De ce fait, le jeune économiste pense que la faillite des institutions de contrôle ainsi que la société civile à travers leurs différentes structures qui ne jouent pas leur rôle, en quelque sorte, cautionnent ces actes de galvaudage.

Économiste Etzer Émile qui intervenait au micro de Thériel Thélus, a révélé aussi que ces actes de dilapidation ne se font pas seulement sur le FNE, mais aussi au niveau de l’Autorité Aéroportuaire Nationale (AAN) et à l’Administration Générale des Douanes (AGD).

En fonction de tous ces moyens financiers susceptibles d’être rentrés par l’État haïtien, l’économiste Émile et peut-être bien d’autres citoyens se demandent pourquoi les gouvernements haïtiens traînent toujours leur bol devant la communauté internationale au moment des élections ainsi qu’aux temps des catastrophes naturelles.

Sans vouloir répondre directement à ces interrogations, on pourrait bien comprendre comment est-ce que les classes populaires deviennent de plus en plus pauvres, alors que les gens des gouvernements s’enrichissent facilement et rapidement. Dans ce cas, la grande question est : jusqu’à quand les taxes des citoyens haïtiens seront mises au service du pays ?

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