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Une première séance de consultation entre le GTS et le commandant en chef des FAd’H

 (TripFoumi Enfo) – Dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’action, les membres du Groupe de Travail sur la Sécurité (GTS) ont eu le mardi 30 novembre une séance de consultation avec le Lieutnant Général, Jodel LESAGE, Commandant en Chef des Forces Armées d’Haïti (FAd’H).  Cette journée de travail qui s’est déroulée au siège de l’Université Quisqueya a permis au GTS de s’informer sur la situation de l’Institution militaire tant du point de vue des ressources en personnel, en matériel et physiques que du point de vue de son cadre légal de fonctionnement.

D’entrée jeu, l’Officier Général a tenu à rappeler qu’outre la Constitution haïtienne et le Décret de 2015 portant organisation et fonctionnement du Ministère de la Défense, ainsi que la remobilisation des FADHs qui constituent le cadre légal de fonctionnement de l’Institution militaire, l’idée du rétablissement des FADH avait déjà été proposée par le Rapport de la « Commission Elie » sous le gouvernement de René Préval en janvier 2008, au terme d’une analyse de risque soutenant que le pays serait exposé à des menaces de sécurité nationale. La volonté du gouvernement haïtien de se doter d’une nouvelle force armée devait être entérinée deux ans plus tard dans le Plan national de développement d’Haïti 2010-2030, à la faveur du Programme 4.2, sous le titre « Renforcer les institutions démocratiques nationales ». 

Cependant, laisse entendre le Général, en dépit de toutes ses manifestations d’intention ou de bonne volonté de nos politiques, le projet de reconstitution des FADHs progresse difficilement à cause de nombreux obstacles à la fois politiques, financiers et techniques.

En effet, si d’un côté, certaines ambassades étrangères refusent relativement d’appuyer ce projet, ce qui empêche à l’Institution d’acquérir certains équipements et matérielssensibles, notamment ceux qui sont indispensables à l’entrainement des soldats, voire à leur formation pour des missions spéciales, le Haut commandement militaire a aujourd’hui beaucoup de mal à mobiliser et former des cadres militaires, appelés à renforcer le commandement intermédiaire. 

Aussi, même si un Plan d’action prévoit d’organiser lesFAd’H en quatre (04) grandes régions militaires, les déficits de ressources en matériel et en personnel rendent ledit Plan pour le moment inopérant, au point que l’effectif actuel de l’Armée haïtienne n’est déployé que dans seulement quatrebases (Léogane, Malpasse, Bicentenaire et Corps d’aviation).

Autant dire, soutient le Général, les personnels militaires existant ne sont engagés dans aucune mission de Police véritable sur le territoire haïtien. Il peut arriver seulement que la PNH à travers le Ministre de la défense sollicite un appui des unités militaires pour la sécurisation de convois d’aide alimentaire destinée à des populations sinistrées ou la protection de dispositif de déblayage des routes en marge des mouvements de troubles sociaux. Ainsi, le seul vrai engament des FAd’H sur le territoire national, nous dit, le Général Lesage, se résume à des missions de développement, de pénétration et de réhabilitation de route effectuées par l’Unité de génie militaire au profit de certaines communautés éloignées ou difficiles d’accès.  

Toutefois, l’Officier Général conserve l’espoir que le travail du GTS pourrait contribuer à inciter un éveil de conscience chez le citoyen haïtien afin que le projet de reconstitution des FAd’H soit approprié par l’ensemble de la société civile, conformément à l’esprit de Vertières et l’idée des Pères fondateurs, consacrée dans le principe « Un peuple, une armée ».

Au terme de la rencontre, les membres du GTS ont promis au Commandant en Chef, de mettre à contribution ses techniciens et personnes ressources afin d’accompagner l’Institution militaire dans l’élaboration de certains documents de méthode, tel un Plan de développement.

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