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Guerre en Éthiopie: La ville emblématique de Lalibela reprise par les rebelles tigréens


(TripFoumi Enfo) – Après avoir été prise, il y a quelques jours, par les troupes pro-gouvernementales, la ville emblématique de Lalibela, classée par l’UNESCO au patrimoine mondial, tombe à nouveau entre les mains des rebelles tigréens. Cette annonce, faite par des sources proches de la rébellion, s’est confirmée par des témoins sur place.
 
En effet, des habitants de la ville, contactés par téléphone par des  journalistes de l’AFP le dimanche 12 décembre dans l’après-midi, ont fait savoir que les rebelles se trouvaient au centre de la ville et qu’il n’y avait pas eu de combats. Le Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF), par le biais de son comité militaire, avait publié un communiqué dans la matinée dans lequel il indiquait que ses combattants menaient une contre-offensive globale dans le but de reprendre les territoires perdus au profit de l’armée loyaliste.
 
Cette guerre s’est déclenchée depuis le mois de novembre 2020 à l’initiative du Premier ministre Abiy Ahmed. Les autorités fédérales d’Addis-Abeba accusaient les autorités locales tigréennes d’avoir défié leurs autorités et d’attaques sur des bases militaires.
 
Cependant, l’armée du gouvernement fédéral perd l’initiative ces derniers temps après avoir été plusieurs fois victorieuse au cœur même de la province rebelle. Depuis juin, les rebelles avaient déjà repris la quasi totalité du Tigré et étendaient leur avancé, en dehors de la région, sur des villes stratégiques : comme Dessie et Kombolcha. La contre-offensive annoncée le 25 novembre dernier, par le Premier ministre qui s’est personnellement rendu sur le front, n’a pas encore donné les résultats escomptés.
 
Il faut souligner que les rebelles du Front de Libération du peuple du Tigré (TPLF) était d’abord un parti politique. Cette organisation, issue de la gauche étudiante, a pris naissance en 1970. Détentrice d’une force militaire redoutable et prônant une idéologie nationaliste, elle a pu obtenir l’approbation de la majorité de la population tigréenne. Le 28 mai 1991, elle a pu prendre la Capitale et renverser le dictateur Derg, issu du peuple des Amahras, ethnie qui domine le pouvoir central. Le chef charismatique du mouvement, Meles Zenawi, a été au pouvoir par la même occasion jusqu’à sa mort en 2012.
 
Le Premier ministre Abiy Ahmed, lui, prix Nobel de la paix en 2019;  porté par le Front Démocratique Révolutionnaire du Peuple Éthiopien (FDRPE), est arrivé au pouvoir depuis le 2 avril 2018. Il appartient à l’ethnie majoritaire du pays, les Omoros qui, eux, arrivent pour la première fois au pouvoir dans le pays.
 

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