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“Ann Kanpe” se prononce sur le phénomène de l’insécurité

(TripFoumi Enfo) – Sous l’initiative de la structure éducative “Ann Kanpe”, des spécialistes en sécurité dont le professeur James Boyard et le Colonel Himmler Rébu se sont prononcés, ce vendredi 10 décembre 2021, sur le climat d’insécurité qui sévit en Haïti. Cette date qui coïncide avec la déclaration Universelle des droits de l’homme est une occasion en or de lancer un message fort contre les violations accrues de droits humains en Haïti.

La prolifération des gangs, le trafic illicite d’armes à feu et de munitions, l’augmentation des crimes, des cas de kidnapping préoccupent au plus haut point le collectif « Ann kanpe », un regroupement d’étudiants de l’Université d’Etat d’Haïti (UEH) et d’Universités privées. À l’occasion, le Professeur James Boyard, spécialiste en sécurité, et Himmler Rébu, ancien colonel des FAd’H, ont passé à la loupe, la problématique de l’insécurité en Haïti.

Le colonel Himmler Rébu, a lancé un appel aux autorités afin de prendre les dispositions qui s’imposent pour endiguer le phénomène de l’insécurité. L’ancien haut gradé dénonce l’immixtion entre l’État haïtien et les bandits.

« Il ne s’agit pas d’un problème impossible à résoudre. L’Etat devrait organiser l’espace physique, organiser pour prévenir la détention illégale d’armes à feu. Cela devrait anticiper la criminalité et faciliter la mise hors d’état de nuire des potentiels brigands », a analysé Himmler Rébu.

Sous le thème « Le droit et la sécurité en Haïti : Entre une intervention armée et une solution pacifique, quelle mesure à adopter par l’Etat pour résoudre le problème de l’insécurité ?, cette activité, organisée dans le cadre de la célébration de la journée internationale de droits de l’homme, a été l’occasion d’aborder plusieurs thématiques dont l’amnistie.

Pour sa part, le professeur James Boyard désapprouve toute démarche d’amnistier les gangs. Selon lui, le nombre d’assassinats, de kidnapping et de viols commis par les bandits depuis 2018 est tellement considérable qu’il faut nécessairement punir les coupables. Il est du devoir de l’État de rendre justice aux victimes et à leurs proches, soutient le Professeur.

Le spécialiste en sécurité dit avoir proposé à l’État, dans son dernier livre, un ensemble de mécanismes utiles devant lui permettre à combattre l’insécurité galopante.C’est le cas de sa méthode des « 3 C », caractérisée dit-il, par le Confinement, de la Confrontation (avec les gangs par la force des armes) et de la Consolidation, entre autres.

Ces spécialistes en sécurité, en se prononçant à tour de rôle sur la situation sécuritaire d’Haïti, ont proposé des pistes de solution à l’État en vue de contrôler les quartiers occupés par les gangs, notamment Martissant, où du sang coule à flot.

Faut-il souligner que Ann Kanpe, structure organisatrice de l’événement, regroupe des jeunes de l’UEH et d’Université privées. Elle s’est donnée pour mission de lutter pour endiguer le fléau de l’insécurité dans le pays, ensuite, se battre bec et ongles pour initier plus de femmes et de jeunes dans les positions décisionnelles du pays.

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