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L’Asile communal de Petite-Rivière de Bayonnais aux Gonaïves, entre calamités et une lutte sans merci pour la survie de ses occupants.

(TripFoumi Enfo) – À quelques kilomètres du centre-ville des Gonaïves, plus précisément dans la 3e Section Communale de ladite commune, se trouve réhabilité depuis 2006, sous l’administration du défunt président René Préval, un asile communal. Depuis belle lurette, cette maison de retraite, qui sert aussi d’abri pour des personnes handicapées, en état de troubles mentaux et en manque de possibilités, est dans un piteux état, tellement inappropriée qu’elle constitue plus un danger pour ses occupants plutôt qu’un espace d’accueil décent susceptible de concourir aux besoins de ceux et celles se trouvant dans les catégories précitées. Dépourvu de quasiment tout, l’état de dénuement dans lequel évolue ce centre d’hébergement en dit très long et fait grandement pitié.

Les bâtiments abritant les occupants en très mauvaise condition, l’espace n’est pas clôturé et en manque d’entretien, système électrique inexistant, de l’eau potable pour les gens, n’en parlons même pas, mauvaise utilisation des latrines, pour la plupart remplies et en situation de délabrement, obligeant les femmes et les hommes à déféquer n’importe comment, soit en plein air, soit sur la cour de l’asile, ce qui peut provoquer un manque d’hygiène dans le centre et même causer la propagation des cas de maladies très contagieuses dans cet environnement déjà en proie à l’insalubrité. Outre ces éléments précités, l’asile communal ne dispose même pas d’un centre de santé ou d’un dispensaire avec le concours d’un psychiatre, d’un psychologue ou tout au moins d’un médecin généraliste ou d’une infirmière pour apporter même un premier soin aux occupants. La situation est criante et grave sur toute la ligne.

Ne disposant pas d’infrastructures adéquates, l’asile de Bayonnais est aux abois dans tous ses compartiments, selon le constat clair et net de l’équipe du journal Tripfoumi dépêchée sur le terrain. Réhabilité sous la présidence de Préval, couvert et peinturé par un groupe de missionnaires, l’asile n’a subi depuis lors aucune autre réhabilitation qui permettrait de garder ses occupants avec un minimum d’humanité. Sans assistance et assurances (santé et funéraire), ces gens se livrent à eux-mêmes, se lamentent amèrement les responsables de ce centre qui compte un staff administratif de 11 personnes dont 4 ménagères.

En plus de ces conditions déjà insupportables (conditions de travail déplorables des employés, conditions hygiéniques délétères, conditions de survie…), aucune institution étatique ou privée ne vient en aide aux occupants de l’asile (au nombre de 70 à être hébergés présentement) depuis plus de cinq (5) ans, que ce soit en nourriture, en lits, en vêtements ou en médicaments… N’était-ce l’intervention de certaines églises qui, à travers des missions sociales, apportent de temps en temps leur aide de toutes sortes à cet asile communal, Dieu seul sait ce qui serait arrivé à ce groupe de gens démunis, souffrant dans leurs corps et leurs âmes. Et à tous ces déboires s’ajoute encore le cumul de 14 ans d’arriérés de salaire pour les employés qui, visiblement, sont enclins au découragement et la désolation vu la situation précaire et calamiteuse dans laquelle ils travaillent. Et, sous le regard impuissant des employés, les personnes atteintes de folies s’accouplent avec d’autres, accouchant ainsi des progénitures mongoles pour la majorité.

Le tableau est très sombre du côté de l’asile communal de Bayonnais. L’urgence est de taille. Donc, avec cette réalité présentée, espérant que cette sonnette d’alarme arrive à toucher de plein fouet le tympan des responsables étatiques, particulièrement le Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST), la Caisse d’Assistance Sociale(CAS) et la Mairie des Gonaïves, en vue de pouvoir apporter leur support à ces personnes en situation difficile, car, avant tout, c’est l’une de leurs missions premières. De l’avis d’un membre du comité de ce centre, Charles Keheler, la situation intenable à laquelle fait face l’asile communal de Bayonnais ne peut plus durer. Il croit que les occupants du centre ont, eux aussi, besoin de vivre mieux.  « Ede nou nan nivo sanitè, lamanjay…Mwen panse moun yo merite pou viv tankou moun, e moun ki ap ede nou ak moun yo dwe touche. Lè moun yo mouri nou pa ka lage yo nan twou konsa e nou pa gen mwayen pou antere yo » se lamente monsieur Charles.

Si cette situation a interpellé l’équipe journalistique de Tripfoumi Enfo, jusqu’à la décrire fidèlement et sans détour, l’on espère très sincèrement qu’il y aura une certaine diligence de la part des autorités étatiques pour apporter secours et assistance auprès de ces démunis, car il y a vraiment du pain sur la planche.

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