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Martissant, l’expression d’un État sanguinaire !

(TriFoumi Enfo) – Début juin, une guerre des plus criminelles a éclaté entre deux gangs rivaux nichés à l’entrée Sud de Port-au-Prince pour le contrôle du territoire, c’est du moins la thèse la plus répandue. Les bandits armés de Ti-Bwa affrontent ceux de Gran-Ravin et de Village-de-Dieu. Plus de 6 mois après, les rivalités se poursuivent : des membres de la population civile ne cessent d’être victimes sous les balles assassines de ces bandes armées. Ce, sous le regard passif voire complice des autorités étatiques. Même au cours de ces fêtes de fin d’année, des morts et des blessés par balles y sont enregistrés ; voilà le cadeau reservé par l’État à certaines gens dont l’unique crime était de vouloir gagner leur vie dans l’honnêteté et la dignité.

Qu’on se le dise, la situation d’insécurité, sévissant en Haïti durant ces 10 dernières années, a trop duré ! Ce qui nous pousse à questionner sur la véritable nature de l’État en tant qu’organe dit régulateur et protecteur de la société, lequel est reposé sur ses deux bras armés légaux : l’armée et la police. Face à la montée des actes criminels à travers le pays, notamment au niveau de la région métropolitaine de Port-au-Prince, sortir et rentrer sain et sauf devient un acte héroïque. Le kidnapping en série, l’assassinat et le viol se baladent quotidiennement dans les rues de la Capitale et dans celles d’autres communes avoisinantes. Malgré la levée de boucliers de plusieurs organisations des droits humains, des partis politiques et des personnalités tant en Haïti qu’à l’étranger pour dénoncer cette situation, les décideurs, faisant la sourde oreille, n’ont posé aucune action concrète pour contrecarrer ce fléau qui ronge les familles.

Dans le quartier de Martissant, des assaillants notoires se permettent le luxe d’ôter la vie à n’importe qui et n’importe quand. Presque toutes les catégories de la société en sont déjà victimes. Pour échapper à la tyrannie des malfrats, certains, ceux et celles qui en ont le moyen, voyagent plutôt par mer, mais d’autres empruntent d’autres routes presqu’aussi dangereuses où ils risquent de se faire dépouiller de leurs affaires. Ce cycle de violence, qui a causé la séparation de 4 départements d’avec le reste du pays, traduit l’existence d’un État bandit et essentiellement criminel. On ne saurait laisser un pays entre les mains des civils armés, boyant des vies humaines comme bon leur semble. Quand des officiels dans un gouvernement participent eux-mêmes dans des massacres et, après quoi, circulent dans la nature sans aucune crainte, c’est là le signe qu’on se trouve face à un État qui adore se saouler du sang de ses fils et filles.

Du sang à Martissant. Du sang à la Croix-des-Bouquets, du sang à Delmas. Évidemment, les petites actions de saupoudrage de la Police Nationale d’Haïti (PNH) n’arrivent pas à contenir cette effusion de sang. Où sont passés les 11 mille policiers deployés sur le territoire haïtien pour permettre à la population haïtienne de passer de bonnes fêtes de fin d’année sur le plan sécuritaire ? En tout cas, la population est encore livrée à elle-même. À quand la fin de cette situation ? À quand une volonté politique pour mettre hors d’état de nuire tous les bandits armés ?

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