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Crise au Kazakhstan : Le président Tokaïev ordonne de “tirer” sans sommation, inquiétudes des Occidentaux


 
(TripFoumi Enfo) – Bien que le calme semble revenir, la situation chaotique qui sévit depuis le début de l’année au Kazakhstan, cette riche République d’Asie centrale, est très préoccupante. S’exprimant lors d’un discours à la nation, ce vendredi 7 janvier, sur les émeutes extrêmement violentes qui secouent son pays, le président Kazakhstanais a dit ordonner aux forces de l’ordre de “tirer” sans sommation sur les protestataires qu’il identifie comme des “bandits armés”, “formés à l’étranger”.
 
“L’ordre constitutionnel a été en grande partie rétabli dans l’ensemble des régions du pays (…) Les autorités locales contrôlent la situation”, a-t-il annoncé au lendemain de l’arrivée des troupes de L’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), cette alliance militaire régionale dominée par la fédération de Russie. “les actions anti-terroristes se poursuivraient jusqu’à ce que les activistes soient complètement éliminés”, a-t-il ajouté.
 
“Les activistes n’ont pas déposé les armes, ils continuent de commettre des crimes ou d’en préparer. Le combat contre eux doit se poursuivre jusqu’au bout et ceux qui ne se rendront pas seront anéantis”, a lancé le président tout en remerciant les dirigeants des pays faisant partie de l’OTSC comme : les présidents de l’Arménie, du Kirghizistan, de la Biélorussie, du Tadjikistan, de l’Ouzbékistan, et, notamment le président Russe, Vladimir Poutine.
 
Le derniers bilan, bien que difficilement vérifiable par des sources indépendantes, a relaté des “dizaines” de morts parmi les protestataires, 18 tués et plus de 700 blessés parmi les forces de l’ordre. Mais ce bilan n’est pas actualisé depuis hier jeudi 6 janvier.
 
Par ailleurs, la télévision publique parle de 3700 arrestations. Tandis que le ministère intérieur avait quant à lui fait mention de 26 “criminels armés” qui ont été “liquidés” et plus de 3.000 autres personnes ont été arrêtées.
 
Ces informations, relayées par l’agence d’information privée russe Interfax et les médias occidentaux  auxquelles la rédaction de TripFoumi Enfo a eu accès, soulèvent l’inquiétude des chancelleries occidentales.
 
. “Grande inquiétude quant à l’évolution de la situation au Kazakhstan. Les droits et la sécurité des civils doivent être garantis. L’aide militaire extérieure rappelle des situations à éviter. L’Union européenne est prête à apporter son soutien pour faire face à cette crise”, a déclaré  Josep Borrel Fontelles, le Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Tandis que, le président français qui se dit très préoccupé et extrêmement vigilant a appelé à la désescalade.
 
De son côté, Washington, par le biais du porte-parole de la maison blanche, a fait savoir que les États-Unis suivaient de près le déploiement des forces “russes” avec un regard spécial sur les éventuelles violations des droits humains ou tout autre agissement qui serait “susceptible de jeter les bases d’une appropriation des institutions kazakhes”.
 
Le grand voisin Russe, ancienne puissance colonisatrice encore très influente, a, quant à lui, apporté son soutien au président Tokaïev. Dans ce contexte, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexander Grushko, a déclaré que Moscou “se tient aux côtés du Kazakhstan comme tout allié devrait le faire”.
 
Cette crise qui semble, de facto, être un élément de plus pour alimenter les rivalités entre Russes et Occidentaux, arrive dans un contexte où ces deux camps se font face sur le dossier ukrainien.  Le déploiement rapide de forces de maintien de la paix par l’OTSC, sous influence majeure de la Russie, pourrait être interprété par plus d’un comme une initiative du Kremlin souhaitant empêcher à Astana un évènement similaire à celui qui s’est passé à Kiev en 2014. À l’époque, des contestations populaires en Ukraine avaient poussé vers la sortie le président pro-russe, Viktor Ianoukovytch, après avoir préféré un accord de rapprochement avec la Russie au détriment des européens.
 
Il est important de rappeler que le Kazakhstan est pays d’Asie centrale. C’est une ancienne République Soviétique. C’est le pays le plus riche de la région. Son sous-sol est riche en diverses matières premières. C’est un gros producteur d’uranium. À lui tout seul, il représente 40% du marché mondial.
 
En outre, c’est le premier producteur mondial de Chrome, utilisé dans la fabrication de l’acier. Sans oublier que le pays est riche en plusieurs autres minerais  comme : le zinc, le plomb, le fer, le cuivre, le charbon, le manganèse, le cobalt, l’or, le titane, le tungstène, et plusieurs métaux rares très prisés  dans le secteur des hautes technologies.
 
Ce pays très convoité, en plus d’être un grand allié de Moscou, est un partenaire important de la Chine. Toutefois, le pays possède également des rapports très importants avec les Occidentaux. Récemment, il a reconduit un accord militaire avec les américains. D’un autre côté, en décembre 2020, les échanges commerciaux avec l’Union européenne s’élevaient à 18.6 milliards d’euros, suite à son accord commercial signé avec l’Union à l’arrivée de Kassym-Jomart Tokaïev à la tête du pays en 2019. Il faut souligner que depuis peu, Astana tente de se rapprocher d’Ankara à travers l’Organisation des États Turcophones (OET) en signant des contrats pour l’achat de drones et blindés.

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