Afrique

Guerre en Éthiopie : “56 civils innocents” tués dans une attaque de drones

 
(TripFoumi Enfo) – Selon le porte-parole des rebelles, Getachew Reda, une attaque de drones des forces gouvernementales a coûté la vie à plusieurs dizaines de personnes dans un camp de déplacés dans la région du Tigré. Ce drame est survenu alors que le premier ministre Abiy Ahmed vient d’octroyer une amnistie à plusieurs dirigeants de l’opposition dans l’objectif, dit-il, de favoriser la “réconciliation nationale”.
 
Les victimes, d’après un bilan provisoire de cette attaque, seraient déjà chiffrées à 56 selon les rebelles. Toutefois, les sources médicales de Mekele affirment à l’AFP que les responsables de l’hôpital de la ville de Shire, où les victimes avaient été évacuées, ont déclaré avoir reçu 55 morts et 126 blessés. Cependant, il faut souligner que ces informations n’ont pas pu être vérifiées par des sources indépendantes.
 
Cette attaque meurtrière, qui aurait survenu dans la petite ville de Dedebit dans le Nord-Ouest, est aux antipodes de la décision du premier ministre Abiy Ahmed qui a pris la décision de gracier des dirigeants de l’opposition, dont plusieurs figures de proue du TPLF.
 
Effectivement, à la surprise générale, plusieurs personnalités de l’opposition ont recouvré, le samedi 08 janvier, leur liberté.
 
Cette guerre, qui a déjà fait environ 13000 morts, s’est déclenchée en 2020. Le premier ministre Abiy Ahmed, ancien prix Nobel de la Paix, avait dépêché des troupes dans le Tigré afin de destituer les autorités locales. Ces dernières étaient accusées de défier les autorités fédérales et d’attaques sur des bases militaires.
 
Après avoir pris presque la totalité de la province du Tigré, dont la Capitale Mekele, une contre-offensive des rebelles a pu chasser les troupes d’Addis-Abeba et a même poussé leur avantage à environ 200 km de la Capitale. Mais récemment, ils ont dû battre en retraite après une offensive des forces gouvernementales.
 
Il est important de savoir que l’Éthiopie est une société très mosaïque avec pas moins de 87 “ethnies” et/ou nationalités”. L’organisation politique du pays est très particulière. Depuis la chute de la dictature Derg et l’adoption de la constitution de 1994, elle est régulée suivant un système “ethno-fédéral”. Bien que majoritaire, les Oromos(31.2%), ethnie où est issu le premier ministre Abiy Ahmed, sont arrivés au pouvoir pour la première fois.  Tandis que les Tigréens, qui ne représentent que 6%, ont dominé le pouvoir politique pendant près de 30 ans, soit à partir du renversement du régime autoritaire Derg en 1991 jusqu’à 2018.
 

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