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Haïti, une éducation en chute libre!

(TripFoumi Enfo) – Longtemps considérée comme une bouée de sauvetage, l’éducation haïtienne s’effrite. Aujourd’hui, elle frise le plus bas niveau. Cette déperdition affecte tous les secteurs de la vie nationale.

Encore élève, je croyais fréquenter le meilleur des collèges. Quatre ans plus tard, cette idée a fondu comme neige au soleil. J’ai ainsi vécu avec quatorze ans d’orgueil et de vaine forfanterie, croyant que j’étais au-dessus des autres élèves. Dans ma jugeote d’adolescent, je pensais recevoir des meilleures mains le pain de l’éducation. Plus d’une décennie de mensonge ! Je me suis rendu compte très tard de ces idéologies sectaires. Franchement, j’en viens à réfléchir sur l’utilité de l’école secondaire dans le pays. En intégrant une faculté en Haïti, l’on vous apprend que le niveau secondaire s’avère infime pour intégrer l’université.  Certains modules, devant être vus dans une ou deux heures, prennent des mois. Et nous sommes là, fiers on ne peut plus de nos écoles publiques, congréganistes ou privées. Parfois, ce sont ces mêmes écoles qui se targuent d’être au devant de la scène éducative alors qu’elles n’ont même pas un standard international. L’on vient à comprendre à quel niveau notre éducation ne se porte pas bien.

À l’heure actuelle, le monde connaît l’ère de l’information et de la technologie. C’est le moment crucial où la technologie fait son petit bonhomme de chemin et entraîne le monde avec elle. Vous n’ignorez pas qu’en plein 2022, certains étudiants peinent à démarrer un ordinateur et traiter un texte. Cependant, faisant montre de notre intelligence, savez-vous que chaque Américain, Européen ou Asiatique que l’on rencontre à l’école secondaire a déjà appris à coder ? Et nous restons là coincés alors que le monde file à toute allure. Comme si dépourvus de vision, hagards et hébétés, nous n’avons rien compris. 

Au niveau des infrastructures, l’Haïtien ne voit pas plus loin que le bout de son nez. Il en résulte alors un grave problème de dimension.  Les locaux abritant les boîtes étatiques s’apparentent à des galeries, quand ils ne sont pas construits avec l’aide étrangère. Je prendrais en exemple la douane de Ouanaminthe. Comparativement à celle de Dajabón, petite ville de la République voisine, elle ressemble à un véritable dépotoir, à une grange. Ce fait ne crève-t-il pas les yeux des dirigeants ?

Il court des bruits faisant croire que des stades ont été construits dans le pays. Partons du principe qu’ils ont été construits réellement ( de prime abord, on sait tous que ce n’est pas vrai). Des parcs ont été construits, mais ils portent le nom de stade on ne sait pas par quelle magie. Leur réalisateur a fait du pays, il a beaucoup voyagé. Il connaît certaines choses. Sa mauvaise foi a fait de lui l’un des pires personnages à avoir occupé ce poste au sein de cette grande nation noire qui se complaît actuellement dans la boue puante. 

Taïwan n’est pas un grand pays. Pourtant chaque école secondaire est équipée d’un parc sportif. Devrais-je dire stade ? Et le plus souvent, elle n’en a pas qu’un seul. D’autant plus que le football n’est pas leur sport roi. Qu’est-ce qui explique ce défaut de grandeur chez nous ? Apparemment, il n’y a pas une grande différence de coût entre ces parcs.

Le pays souffre-t-il d’une carence en ressources humaines de cadre ? Est-ce de la mauvaise foi? Ou nous croyons-nous être le seul pays du monde et que cela nous donne la permission de nous vautrer dans la boue à l’abri de tous les regards ?

D’où est-ce que l’ancien président tire la vanité d’avoir réalisé un viaduc ? Tout autre pays avec cette somme aurait réalisé 3 ou 4 highway. Triste constat. Cette faiblesse de pensée, la nation entière en souffrira pendant longtemps. Le problème du pays se résume à un grave problème d’éducation.

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