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Un journaliste torturé à mort par la sécurité d’État au Mali, d’après RSF

(TripFoumi Enfo) – Birama Touré, un journaliste malien, a été porté disparu en janvier 2016. Six ans après, les conclusions d’une enquête publiée par l’association Reporters Sans Frontières (RSF) indiquent, le 3 février 2022, qu’il « est très probablement mort des suites des sévices infligés dans les locaux des services de renseignement », a rapporté RFI, ce dimanche 6 février.

Birama Touré travaillait pour le journal Le Sphinx. Au moment de sa disparition, à lire dans les colonnes de RFI, il enquêtait sur Karim Kéïta, le fils du président d’alors.

Pour réaliser cette enquête, RSF a interrogé plusieurs anciens détenus de la Sécurité d’État et des renseignements maliens. D’après Arnaud Froger, le responsable du bureau Afrique de RSF, de nombreuses déclarations permettent d’affirmer que, dans un premier temps, le journaliste a été détenu au secret pendant plusieurs mois. Il est mort une nuit après avoir été torturé dans une cellule secrète appelée « le frigo ». Le lendemain, toujours d’après le responsable précité, Birama Touré est revenu ensanglanté et son corps a été transporté en dehors de la Sécurité d’État en présence de Karim Kéïta, le fils du président, et du général Moussa Diawara qui était le chef de la sécurité.

Karim Kéïta, quant à lui, fait l’objet de mandat d’arrêt international depuis juillet dernier mais n’a jamais été arrêté en Côte d’Ivoire où il s’est réfugié. Des procédures légales, d’après RSF, sont en cours en France et au Mali. Aussi, souligne l’association, trois témoins clés dans cette affaire sont déjà morts et des suspects identifiés sont toujours libres.

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