PolitiqueJusticeLe Premier Ministre

Ariel en rit, le Malheur

(TripFoumi Enfo) – Il est la dernière volonté d’un homme qui a déjà dix mois sous terre. Et depuis, il rit de nos malheurs. Et en rit encore. C’en est un art ! 7 juillet 2021 – 7 mai 2022, exactement dix mois depuis que l’ancien Président Jovenel Moïse avait été assassiné en sa résidence privée, à Pèlerin 5. Une situation qui a enfoncé le pays dans une crise encore plus profonde, car la caducité du parlement, amputé de ses deux tiers, et le dysfonctionnement de la Cour de Cassation, privée de son président, ont acculé Haïti vers une crise constitutionnelle incommensurable.

“Aprè dans, tanbou lou”, dit le proverbe haïtien. Ariel Henry, certes nommé comme Premier ministre par Jovenel Moïse, n’avait pas pu être installé en tant que Chef de la Primature, car Jovenel Moïse avait été tué quelques jours avant la cérémonie d’installation. Mais, malgré l’exécution du patron de l’Agritrans, le neurochirurgien a eu la grâce de l’Oncle Sam, via tweet, pour devenir Premier “Ministre-Président”. Une grande première. Son arrivée n’a pas su créer un climat stable dans le pays, bien au contraire, la situation s’est dégradée, à bien regarder les indicateurs socio-économiques et sécuritaires actuels d’Haïti.

Des gangs armés s’affrontent dans plusieurs quartiers populaires de la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Des morts recensés par centaines. Des corps carbonisés. Des maisons incendiées. Ce qui a provoqué le déplacement massif de la population de ces quartiers pour aller se réfugier sur des places publiques et dormir à ciel ouvert dans des morceaux de draps. À Martissant, ce sont des voyous armés qui y font la lois. Mais, en dépit de ce moment de grande désolation et tristesse, Ariel en rit encore du haut de son trône qu’il garde à lui-seul.

Des citoyens se font enlever presque tous les jours dans la zone métroplitaine de Port-au-Prince. On assiste de façon exponentielle à la décapitalisation de la classe moyenne haïtienne. À chaque cas d’enlèvement, de fortes rançons sont réclamées pour libérer l’otage. Ce qui se fait presque systématiquement. Ariel en rit encore. Incroyable pour un homme de 72 ans, pis est, un médecin.

C’est un pays en lambeaux. À chaque coin de rue, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, on décompte les cadavres. Des hôpitaux publics ferment leurs portes. Sans issues juqu’à présent, le pays se trouve au bord du précipice. Mais Ariel en rit encore, le Malheur.

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