Politique

“Ann eseye ak yon vagabon”, le slogan qui a tout détruit en Haïti

(TripFoumi Enfo) – Le peuple haïtien, après le 12 janvier 2010, cherchait une nouvelle tête pour le représenter dans le concert des nations. Cette tête qui, comme toujours, était difficile à trouver. La surprise était aussi dévastatrice que ce qui s’ensuivit. Sur les lèvres de plus d’un, un discours malencontreusement construit allait faire son petit bonhomme de chemin, chaque coin de rue, la phrase s’était installée comme un nez au milieu d’un visage : Ann eseye ak yon Vagabon.

Si le slogan politique est un outil important permettant de résumer le programme politique d’un candidat, dans le cas de Michel Martelly, en 2011, il s’agissait de toute autre chose, sauf un slogan politique. Des bribes de phrases que ses partisans ressassaient. Malgré tout, à la suprise des hommes de valeur en Haïti, Michel Martelly a été choisi pour venir occuper le plus grand poste politique du pays. Incroyable !

Fagoté dans un laboratoire spécialisé dans la démagogie politique, la phrase “An eseye ak yon Vagabon” fut reprise par plus d’un lors de la campagne de celui qui se fait appeler “Bandi Legal”. Donc, les artisans d’une telle parole, savaient bien que Michel Martelly n’étaient pas le mieux placé pour occuper une telle fonction. Quand bien même, “Ann eseye ak yon vagabon” a fait sa route, dans les médias et dans d’autres sphères jusqu’à l’accouchement de celui qui symbolise la négation de toutes les valeurs Haïtienne comme Président.

Ann eseye ak yon Vagabon, une parole pour sanctionner les politiciens traditionnels ?

On est au lendemain de la dictature des Duvalier. Durant la période dite démocratique en Haïti, seul Lesly François Manigat comme politiste et politicien dit traditionnel était parvenu à s’asseoir sur la chaise présidentielle. Après quoi, de 1988 à 2022, tous les Présidents élus en Haïti sont des outsiders politiques. Faire du discours “politicien traditionnel” un paravent pour choisir Michel Martelly (Vagabon) au détriment de Mirlande Manigat ne peut tenir que dans des espaces où le discours facile est maître. Choisir Martelly n’a rien d’une rupture sur le plan politique, qu’on se le dise. Si rupture existe, seulement on a hissé un homme aux petites mœurs avouées au pouvoir. Un homme qui, sans langue de bois, révèle avoir comme habitude, de parciper dans des actions louches, comme la drogue. À l’évidence, un femmophobe.

S’il est vrai que ce fut une partie de la population et d’autres secteurs qui avaient “essayé” tel un manteau ce Michel Martelly, le résultat, en revanche, a condamné tout un peuple, l’acculant vers le cahos : crime organisé, corruption généralisée, affaiblissement des institutions et ganstérisation du territoire. Ann esye ak yon vagabon, voilà le slogan qui a tout détruit en Haïti.

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