La pluie et les balles, le peuple haïtien en détresse

(TripFoumi Enfo) – Vivre en Haïti, c’est un exercice très difficile : une vérité à ne pas cacher. Pour la fin du mois en cours, il pleut sur le pays, notamment sur la “Republique” de Port-au-Prince. Les rues sont dissimulées sous les eaux boueuses qui se détournent de leur chemin mal indiqué. Elles apportent avec elles des montagnes de fatras trop longtemps coincées dans la gorge des égouts. Entre-temps, le concert assassin des balles se poursuit dans diverses zones. Disons le, elles sifflent et fauchent.
Le quartier de Martissant est annexé à l’État par des bandits armés. Ces derniers tuent, violent, volent, kidnappent sous les yeux des autorités. Des citoyens sont chassés de chez eux. L’entrée sud de la capitale devient un véritable rubicon. De paisaibles gens, dont l’unique péché commis est de vouloir gagner leur vie dans leur pays, y ont laissé leur peau. Le nombre des victimes peine à être connu.
Ceux qui refusent d’emprunter la route de Martissant se dirigent vers St-Jude. Mais, quelques gouttes de pluies suffisent pour transformer cette route en un mât de cocagne à grimper. Dans cette situation, des accidents sont fréquents. Pour éviter d’être victimes, certaines personnes préfèrent rester chez elles, d’autres, voyagent soit par mer ou par avion pour pouvoir vaquer à leurs activités.
Ce mardi 24 mai, alors qu’il pleut à Port-au-Prince où le verbe inonder prend ses formes, tant les infrastructures y font défaut, des tirs nourris ont été entendus dans plusieurs zones. Déjà meurtri par la misère, pétri par l’incertitude, le peuple haïtien plus que jamais ne sait à quel saint se vouer.
Kidnapping, viol, vol, etc, ponctuent le quotidien des Haïtiens depuis environ 10 ans. Les autorités restent bouche bée. À quand la fin de la souffrance de la population haïtienne ? À quand une action collective pour mettre fin à ce banditisme grandissant qui endeuille les familles haïtiennes ?