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Le droit à l’éducation est-il plus important que le droit à la vie ?

Définitivement, nos dirigeants ne cesseront de nous épater, et cela ne cessera pas sans doute si nous n’agissons pas d’une seule force.

Où d’autres, sur cette terre, des étudiants boursiers de l’État se plaignent encore aujourd’hui au 21ème siècle du traitement qu’on leur accorde ? Où d’autres sur cette terre, des corps se présentent, des yeux assistent, des oreilles essaient de prêter attention en cours mais ne sont pas présents, ne voient rien, n’entendent rien parce qu’ils se soucient encore d’aujourd’hui pendant qu’on leur promette demain ? Cette préoccupation pèse très lourd à l’heure où un ministre de l’éducation prône l’immédiateté de l’école #LekòlPakaTann, tandis que les étudiants revendiquent jusqu’à présent le droit à la vie #LaviPakaTann.

Il est essentiel de vous rappeler que l’hashtag #LekòlPakaTann est le slogan qui accompagne une série de mesures prises par le Ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, Nesmy Manigat, à son retour à la tête dudit ministère après son passage sous la présidence de Joseph Michel Martelly, lequel passage lui a valu le poste de Président du Comité de Gouvernance, d’Éthique, du Risque et du Financement (GERF) au Partenariat Mondial pour l’Éducation. S’il revient à féliciter le Ministre pour ces mesures, il n’en est pas moins important de faire ressortir l’importance des conditions de vie des étudiants. Déjà 8 mois que les étudiants dorment dans les facultés, sans dortoir, aucune autorité étatique n’a fait état de solutions adéquates pour pallier ce problème.

Le droit à l’éducation est-il plus important que le droit à la vie ?

L’hashtag #LaviPakaTann, lui, encore méconnu du grand public, fait son apparition pour questionner la primauté entre le droit à la vie et le droit à l’éducation. En février 2022, ANN KANPE avait tiré la sonnette d’alarme sur l’image “dégradante et avilissante” de ces étudiants qui occupent les locaux de la Faculté de Droit surtout. Avec la signature de l’Accord entre le FNE et le Rectorat de l’UEH, une lueur d’espoir se dessinait à l’horizon, mais sans succès jusqu’à présent. Il faut rappeler que cet accord avait pour principal objectif de venir en aide aux étudiants en difficulté et de répondre rapidement à leurs besoins. Mais, il n’est jusqu’à présent pas le cas : chodyè a monte sou do etidyan. Les autorités se foutent de nous, or le FNE, le MENFP, le Rectorat, la CAS, la Primature, etc… ne se préoccupent pas de cette situation déplorable des conditions de vie des étudiants.

Malgré tout, les étudiants ne baissent pas les bras face à leur situation. Ce mercredi 22 juin, des étudiants dont Livert Jean Emmanuel et Solitaire Dave Weitzlor ont été à Matin Débat de la Radio Télé Eclair et, à l’émission Jounal 4trè de la Radio Kiskeya pour porter leurs revendications à la connaissance du public, car les autorités font la sourde oreille. Et c’est ce qui est si difficile à comprendre !

Mr le Ministre, jugez-vous correct de prioriser le droit à l’éducation sur le droit à la vie ? Voulez-vous plutôt éduquer nos cadavres ? Si vous ne teniez pas qu’à vous et à votre promotion internationale, vous vous pencheriez certainement sur leur cas.

Monsieur le Recteur, votre plan de les voir morts au lieu de servir leur pays est ingénieux. Il a toujours été ainsi, de les préférer morts que vivants. Vous serez sûrement satisfaits de voir augmenter le nombre d’étudiants à subir la mort dans l’enceinte d’une faculté. Votre bilan s’alourdirait ! Félicitations !

Le droit à l’éducation est-il plus important que le droit à la vie ?

Monsieur le Directeur Général du FNE, c’est une honte de vous voir participer au plan macabre du Rectorat qui est de détruire toute une génération d’intellectuels. Or, vous avez été à l’université comme eux et traversé tant de moments difficiles. L’histoire se souviendra de vous sûrement pour avoir cautionné un tel génocide.

LaviPakaTann est désormais une lutte publique, tout comme #LekòlPakaTann. Aussi, il est un fait réel que l’éducation ne peut se faire dans des conditions matérielles déplorables d’existence. Nous connaissons tous le dicton : “Ventre affamé n’a point d’oreille”, et les étudiants semblent déterminés à changer ces conditions de vie inhumaines dans la faculté

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