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Evana Eliacin, épouse d’un pasteur, tuée à Martissant, lors des préparatifs pour une croisade évangelique

(TripFoumi Enfo) – Martissant reste l’un des quartiers les plus difficiles d’accès dans le pays à cause des gangs armés qui l’occupent. Pour préprarer la tenue d’une croisade évangélique du 31 juillet au 14 août prochain, une trentaine de membres de plusieurs églises protestantes s’étaient rendues dans la zone de Pont-Breya, Martissant, pour nettoyer la zone. Sur les lieux, le lundi 18 juillet, la délégation a été la cible de bandits armés. Ces derniers ont tiré en direction de ladite délégation. Bilan, la femme d’un pasteur, blessée par balle lors de cette attaque, est morte, sur le chemin de l’hôpital.

Le pasteur Frantz Fernelant, époux de la victime, s’est confié au quotidien Le Nouvelliste sur ce qui s’était passé. “Ma femme faisait partie d’un groupe inter-églises d’une trentaine de personnes chargées de nettoyer la zone de Pont-Breya, qui est sous le contrôle des gangs armés […] Ils ont ouvert le feu sur la foule et ma femme a reçu deux projectiles au niveau de ses reins”, explique l’homme de Dieu, également coordonateur du CONASPEH dans le dépatement des Nippes.

Evana Eliacin, la seule victime de cette attaque, explique son mari au journal Le Nouvelliste, après avoir été atteinte de deux projectiles, est tombée sur ses genoux. En route pour l’hôpital, la servante de Dieu est passée de vie à trépas, laissant derrière elle tout ce qu’elle avait construit durant toute sa vie.

Le Secrétaire général du Conseil National Spirituel des Églises d’Haïti (CONASPEH), l’évêque Daniel Exantus, a révélé à Le Nouvelliste que le groupe inter-église, avant de se rendre à Pont-Breya pour nettoyer la zone, avait écrit au groupe armé de Grand-Ravine, dirigé par Ti Lapli et qui contrôle cette zone. L’évêque a fait savoir que les hommes armés avaient bien reçu et accepté la lettre que le groupe leur avait envoyée, soulignant que ces serviteurs et servantes de Dieu avaient déjà organisé une croisade évangélique l’année dernière dans la zone de Martissant.

Depuis le 1er juin 2021, la troisième circonscription de Port-au-Prince est sous l’emprise des groupes armés qui s’affrontent. À cause de cette situation qui prévaut à Martissant, bon nombre d’habitants ont dû abandonner leur maison pour se réfugier dans d’autres endroits beaucoup plus sécuritaires.

L’entrée Sud de la capitale haïtienne est abandonnée à elle-même. Le transport en commun fonctionne au ralenti. Écoles, églises, commissariats et banques commerciales, tous ont été contraints d’abandonner cette zone de peur d’être victimes des gangs armés. La nationale #2, qui relie quatre départements du pays avec Port-au-Prince, est prise en otage par ces bandes criminelles et les autorités n’ont rien fait pour remédier à cette situation, plus d’un an après.

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