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Aux armes, citoyens ! Haïtiens, à l’assaut !

(TripFoumi Enfo) – Haïti glisse sur une mauvaise pente. Chaque jour qui passe précipite le pays dans un gouffre sans fond. Les pistes explorées pour tenter de l’extirper de ce pétrin ne donnent que dalle. L’accoutumance s’installe. Et la population aux abois ne sait plus à quel saint se vouer.

La majorité des Haïtiens observent le cours des choses. D’autres se défilent, prétendant le contraire de leurs sentiments, dansent avec le diable pour ne pas se faire manger. Au final, ils veulent tous vivre. Nous voulons tous vivre. Mais pas dans cette merde qui nous tient jusqu’au cou.

Les jeunes, tout comme les vieux, développent à leur insu un seuil de tolérance qui s’adapte aux étapes de
cette descente aux enfers. L’enfer devient familier. On apprend à le gérer. Nous essayons de le conjurer en priant, en faisant pénitence. Nous sommes pitoyables. Comment les descendants de Dessalines se sont-ils résolus à accepter de vivre ainsi en croisant leurs bras ?

Les compatriotes haïtiens fuient le pays par dizaines. Ont-ils plus de courage ? Partir ou rester ? Quel est le pire ou le meilleur des choix ? Comment ne pas partir quand c’est le seul moyen d’échapper à une mort certaine ?

Mais sous cette euphorie de surface, la grande masse des miséreux porte
encore plus lourdement le poids de la misère. Massacre après massacre, subissant au quotidien le joug de l’insécurité, manquant de tout pour vivre comme peuple, elle reste debout. Quelle résilience !

Du sang doit couler pour que les ténèbres s’éloignent. Du sang coupable comme du sang innocent. Tout le pays vit de faux-semblants. Doit-on arracher le mal par la force ? Seule la masse peut tout faire changer. Mais elle ignore si elle pèse autant dans la balance décisionnelle du pouvoir.

Le problème d’Haïti n’est pas, et n’a jamais été, celui d’un homme ou d’un chef d’État. C’est le problème de chacun.
Il n’y a donc aucun espoir, les racines de la misère la plus abjecte s’enfoncent chaque jour plus loin dans la terre
d’Haïti. Le pire, nous n’arrivons pas à prendre la mesure de la profondeur de
la situation où nous nous retrouvons.

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