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Comment dire courage à Me Jean Simson Desanclos ?

(TripFoumi Enfo) – La capitale haïtienne, ce qui arrive rarement ces derniers jours, s’était réveillée plutôt calme avec bien sûr, impossible de passer outre, ses égouts à ciel ouvert et ses monticules de déchets, ce samedi 20 août 2022. Mais, à Tabarre et à Croix-des-Bouquets, très tôt dans la matinée, des bandits armés étaient déjà debout. Ils étaient prêts à semer le deuil comme d’habitude. Des tirs à l’arme lourde résonnaient fort dans plusieurs coins et recoins dans ces deux municipalités. Des zones à éviter, alertent certains internautes.

Aux environs de 7 heures AM, j’ouvre mon application WhatsApp, comme d’habitude avant de mettre mon nez dehors. Un message est remarqué : “Au moins cinq personnes ont été tuées dans la commune de Tabarre”. Ce que j’ai lu, à priori, je pensais qu’il s’agissait d’une opération policière, engagée depuis tantôt contre les voyous armés occupant plusieurs communes de la Plaine du Cul-de-Sac. Je suis resté en attente d’informations supplémentaires. Mais, en vain, jusqu’à 8 heures. Le temps est venu pour moi de me rendre à la fac où j’ai rendez-vous avec quelques amis.

En laissant la maison, j’ai dû mettre mon téléphone dans le fond de mon sac à dos pour ne pas attiser les regards des braqueurs de Port-au-Prince. Arrivé à la fac, 11 heures sonnaient déjà. Je rouvre mon WhatsApp. L’infomation a évolué. Il s’agit de 6 personnes, dont trois membres d’une même famille, tuées. Aucune réaction. Stupéfait. Je commence à me faire des soucis. Le sentiment de ce qui s’était passé le 12 mars 2021 à Village-de-Dieu refait surface. Quel crime ! C’est trop alors !

Avant 13 heures, les photos des personnes brulées à bord d’un Zuzuki Grand Vitara commencent à circuler sur les réseaux. Il s’agit d’une mère et ses deux filles calcinées par des bandits armés sur le pont de Tabarre jeté sur la Rivière grise. La nouvelle gagne rapide les réseaux. Ce n’est nullement un rêve : trois membres d’une famille de 4 personnes sont assassinés. C’est la famille Desanclos qui vient d’être détruite par des civils armés de Cité Doudoune, une localité de la Croix-des-Bouquets.

Me Jean Simson Desanclos, je ne vous connais pas. J’ai appris la nouvelle comme beaucoup de monde via les réseaux sociaux. Très vite, j’ai pensé à vous, père de famille, j’ai pensé à moi, potentiel père de famille. Comment continuer de vivre après avoir perdu trois êtres aussi chers ? me demandai-je. Comment vous dire courage dans ce moment de noirceur ?

Ce qu’il faut toujours concerver en tête, c’est que votre femme et vos filles sont tuées parce qu’elles voulaient rester dans ce pays légué par leurs ancêtres. Me Desanclos, je ne sais comment vous dire courage face à cette situation. Je ne sais comment vous tendre la main.

Force à vous cher Me Desanclos !

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