(TripFoumi Enfo) – La Police Nationale d’Haïti, l’institution ayant la grande mission de protéger les vies et les biens dans le pays, ne cesse de faire face à des problèmes d’ordre matériel et financier. À chaque fois, la situation d’insécurité qui sévit dans le pays remet en question l’efficacité de ladite institution qui est chargée d’assurer la sécurité publique. Les autorités gouvernementales ne jouent pas toujours leur partition qui est de répondre à leur responsabilité et de fournir des moyens nécessaires à la PNH. C’est ainsi qu’un grand nombre de policiers, après avoir reçu des grades depuis plus de deux ans, n’arrivent pas à toucher le salaire équivaut à leur promotion. Cette situation provoque la frustration des policiers, en ce sens, ils appellent à une intervention rapide des responsables en vue d’apporter une solution à ce problème qui ne reste pas sans conséquence sur le rendement des Forces de l’ordre.
La Police Nationale, depuis sa création en 1995, est l’une des plus importantes institutions républicaines du pays. Le manque de volonté des autorités de l’État a fait que cette institution vieille de 27 ans n’arrive pas répondre totalement à sa mission.
Par rapport à des informations recueillies par la rédaction de TripFoumi Enfo auprès de quelques policiers de différents rangs, des agents et inspecteurs, qui avaient gravi l’échelle hiérarchique depuis juin 2020, n’ont encore touché ni le salaire de leur grade ni les arriérés. C’est le cas d’un inspecteur divisionnaire issu de la première promotion de 1995 qui reçoit toujours le salaire de l’inspecteur de Police sans avoir touché le grade intermédiaire d’inspecteur principal.
Le coordonnateur du Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA), Lionel Lazarre, a relaté, dans une interview exclusive donnée au journal, que le problème de salaire et d’arriérés pour les grades ne découle pas exclusivement du Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) comme on l’aurait cru.
“Dans nos démarches près du MEF, les cadres nous ont confié que ce problème dépend grandement de la Direction Générale de la Police Nationale qui ont souvent pris des retards dans l’acheminement des dossiers et qui ne régule pas l’octroi des grades aux policiers”, a avoué M. Lazarre, Coordonnateur du SYNAPOHA.
D’après Lionel Lazarre qui se trouve dans la même situation, ayant été promu agent III depuis deux ans et demie et reçoit toujours le salaire d’agent II sur son chèque, le problème doit être résolu directement au niveau de la direction générale de la PNH. L’émission des grades doit être en conformité avec le budget de l’exercice fiscal afin d’éviter des retards exagérés dans le paiement.
“Je connais des policiers, ayant reçu leur grade depuis cinq à six ans, qui jusqu’à date n’ont pas encore touché le salaire de leur promotion. C’est pas possible, ça peut provoquer des frustrations”, a déploré le coordonnateur du SYNAPOHA.
L’octroi de grades au niveau de la PNH trouve sa légalité dans la loi portant la création, l’organisation et le fonctionnement de la Police Nationale d’Haïti, précisément en son article 60. Pourtant, certaines fois, des grades ont été octroyés en dehors de la procédure légale. Cette mauvaise pratique provoquait des grognes au sein de la corporation.
De ce fait, pour résoudre ce problème qui n’est pas nouveau au sein de la PNH, le SYNAPOHA appelle à la direction générale de Police de trouver une formule de concert avec Ministère de l’Économie et des Finances pour que les policiers soient rémunérés en fonction de leur grade respectif et de payer les arriérés de salaire.
Par ailleurs, le SYNAPOHA rassure les policiers qui se trouvent dans cette situation difficile qu’il continue à faire des interventions auprès du Haut commandement de la Police, du Ministère de l’Économie et des Finances et des autorités de l’État en vue d’apporter une réponse rapide à ce problème qui affecte de manière systématique le bon fonctionnement de l’institution.
