(TripFoumi Sport) – L’illustration de ce constat a de quoi faire peur aux grands passionnés du football en Haïti, sauf que c’est bien réel. Les Haïtiens semblent n’avoir pas la tête à cet événement ancré dans l’histoire de l’humanité toute entière, voire perdre tout leur enthousiasme pour la Coupe du monde 2022 alors que le coup d’envoi de cette compétition est prévu dans moins de deux mois.
Sport populaire, sujet de société sur le globe terrestre, le football est presque considéré comme une religion sur le sol dessalinien, notamment la Coupe du monde qui, tous les quatre ans, constitue un élément ajouté à l’air qui permet aux Haïtiens de bien respirer, car tout passe par le Mondial dans cette période.
Même les gens ne connaissant rien au foot, dès qu’il s’agit du Mondial, deviennent enthousiastes à l’idée de regarder l’Argentine, le Brésil ou les équipes les moins populaires (en Haïti) comme l’Allemagne, la France, les Pays-Bas. Mais derrière cette affirmation, la Coupe du monde Qatar 2022 qui arrive à grand pas, est celle qui intéresse le moins le peuple haïtien.
Dans la généralité, l’année de la Coupe du monde tient tout en état, tout est rythmé en fonction de cette compétition en Haïti : des émissions de radio et de télé spécialisées, des préparatifs, en termes de décor, aux quatre coins du pays, des fans qui ne parlent que de ça, surtout sur des possibilités pour que leurs joueurs favoris puissent marquer ou encore remporter le trophée, des “bases” qui sont en effervescence, des drapeaux aux couleurs de l’Argentine, du Brésil principalement sont sur les toits des voitures de transport ou privées. Cependant, à moins de 70 jours, aucun aspect de cela n’est remarqué jusque-là.
Les Haïtiens aiment-ils encore le foot ?
Le football est plus qu’une spécificité générationnelle, c’est aussi et surtout le fait d’une société qui bouge, et qui a imposé au football de sérieux concurrents. Prenons ces six dernières années, tout ce qui est placé dans le domaine du divertissement divise le peuple haïtien. Le Carnaval, le football local ou n’importe quelle autre distraction augmente la colère d’une population qui croupit dans la misère orchestrée par les politiciens, même danser chez soi est devenu un problème pour bon nombre d’Haïtiens, trop occupés sûrement à résoudre les soucis de la vie circonscrite dans un pays plongé dans une insécurité extraordinaire.
Comment proposer à des membres de la population de se préparer à aller se “battre” pour des Messi, Neymar, Mbappé… multi-millionnaires, pendant qu’eux, pauvres, végètent dans le malheur, avec la cherté de la vie, la dépréciation de la gourde, et surtout le kidnapping qui guette ? Vraisemblablement, il y a trop de soucis à gérer avant de penser à la Coupe du monde, d’ailleurs, bon nombre d’entre eux ne savent même pas s’ils auront la chance de regarder ne serait-ce qu’un match à cause des bandes armées qui font la loi.
Les fans du football, en ce moment, connaissent en effet un recul par rapport à l’intérêt pour la prochaine Coupe du monde, même les médias ne sont pas emballés à l’idée de se renforcer pour entamer la bataille sur les fréquences, quant aux sponsors qui ne se sont pas encore alignés, les intérêts ne font vraisemblablement pas rêver.
La passion, la ferveur pour le prochain Mondial est moins importante avec ce désamour qui s’est accentué depuis ces trois dernières années, preuve que le pays va très mal.
