Corruption

Comment être PHTK et honnête ?

(TripFoumi Enfo) – Il y a une équation difficile à résoudre, pour ne pas dire impossible. En d’autres termes, il existe une question à laquelle personne n’ose répondre. L’arrivée de Michel Martelly à la plus haute magistrature du pays fait place à une autre forme de gouvernance, celle établie et maintenue par la violence, par la corruption, par le viol, par les massacres. La création du Parti Haïtien Tèt Kale (PHTK) vise à structurer ces actes criminels découlant d’une philosophie : bandit légal ou impunité tout simplement.

Joseph Michel Martelly, misogyne et chanteur aux paroles obscènes, s’est accaparé du pouvoir politique à la suite d’une élection émaillée de fraudes. C’était le candidat de l’international et d’une bonne partie de la bourgoisie haïtienne. Son élection fait suite à la grande catastrophe du 12 janvier 2010, le tremblement de terre qui a fait plus de 300,000 morts. Des maisons détruites. Des blessés. Un pays à genoux, donc le temps est à la reconstruction dans une ambiance de solidarité.

À coups de mensonges, malheureusement, Martelly, accusé de corruption, a semé des illusions. “Le pays va être reconstruit sous peu et la scolarité universelle sera gratuite pour tous les enfants”, avait-il promis à chaque sortie dans la presse. De “Gouvènman lakay ou”, en passant par “Ti manman cheri”, jusqu’à “Katye pa m poze”, ces programmes bidon ont servi de lieu d’accumulation pour certains et d’appauvrissement pour d’autres.

Sans bilan, Sweet Micky a dû remettre, à partir d’un deal politique, le tablier sans avoir été capable d’organiser les élections. Place à Jocelerme Privert, sénateur, pour la réalisation des joutes électorales. Désigné par le président sortant, Jovenel Moïse allait gagner la présidentielle sous la bannière du PHTK. Le nouveau chef de l’État, disons-le, devient une marionnette entre les mains des acteurs du secteur des affaires haïtiennes.

Dès la première année de son quinquennat, M. Moïse a montré au grand jour son incapcité à faire fonctionner les appareils de l’État. “J’ai nommé 50 juges corrompus dans le système judiciaire”, disait-il. C’est un président qui laisse transpirer le niveau de corruption dans son administration. Des rapports de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif (CSC/CA) l’ont indexé dans la dilapidation des fonds du programme Petrocaribe.

Le 17 octobre 2017, frappé par l’hostilité de ceux qui vivent dans le quartier de La Saline, alors qu’il voulait déposer une gerbe de fleurs aux pieds du monument Jean-Jacques Dessalines, Jovenel Moïse a dû rebrousser chemin. Une grande défaite pour son pouvoir ! L’année suivante, il n’a pas pu se rendre sur les lieux. Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2018, plusieurs habitants, dans ce quartier, ont été massacrés. Des membres du pouvoir sont pointés du doigt.

D’autres massacres se sont succédé. Une coalition de gangs armés est créée, connue sous l’appellation de G9. Dans quel but ? Pour mater les mouvements de rue et assurer la pérennisation du pouvoir, répond Pierre Espérance, directeur exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH). Une milice armée au service du régime PHTK!

Le 7 juillet 2021, alors qu’il n’était plus dans les limites de son mandat, Jovenel Moïse, qui aurait refusé d’obéir aux diktats de ses patrons, a été assassiné chez lui, à Pèlerin 5. Selon l’ancien Sénateur du sud, Gabriel Fortuné, M. Moïse a été livré par son parrain qui serait Michel Jovenel Martelly. La question : comment être PHTK et honnête ?

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