Haïti

« Ti pa ti pa », Nesmy Manigat s’offre aux Haïtiens dans la peau d’un Conzé

(TripFoumi Enfo) – Le temps révèle tout, quoi qu’on fasse. Au sein du gouvernement d’Ariel Henry, il y a des gens… il y a des gens… au visage d’ange, mais aux actions criminelles. Signer la résolution prise en conseil des ministres, le jeudi 6 octobre 2022, pour qu’il y ait une intervention armée d’une troupe étrangère sur le territoire national, le ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, Nesmy Manigat, l’a fait et ça, avouons-le, c’est un crime de haute trahison.

“Celui qui combat les monstres doit prendre garde à ne pas devenir monstre lui-même. Et si tu regardes longtemps un abîme, l’abîme regarde aussi en toi”, écrivait Nietzche dans son ouvrage “Par-delà Bien et Mal”. Si l’on se tient à cette lecture moralisatrice de cette affirmation, on pourrait considérer Nesmy Manigat devenant le mal qu’il prétend combattre dès qu’il a décidé de signer la décision du gouvernement de solliciter une intervention armée étrangère en Haïti.

L’homme au slogan “Lekòl pa ka tann” (L’école ne peut attendre) s’était montré dévoué à rouvrir certaines écoles, fermées dans des zones encadrées par la violence des gangs armées. Ainsi, au début de cette année, il avait déclaré avoir permis la réouverture du lycée de La Saline et d’autres écoles publiques dans le quartier de Martissant, théâtre d’affrontements armés entre des gangs rivaux.

Cette volonté du titulaire du MENFP a été saluée par une large partie de la société haïtienne. Il se serait démarqué de son troupeau, taxé d’incompétent et de corrompu. Mais, le temps a le mérite d’être révélateur. Initialement fixée pour le 5 septembre 2022, la réouverture des classes n’a pu avoir lieu en raison des conditions économiques difficiles des familles haïtiennes. Le 3 octobre, la nouvelle date retenue à cet effet, n’a pas pu être respecté.

À la surprise de certaines gens, Nesmy Manigat, conscient des difficultés liées au bon fonctionnement des écoles, opte pour une réouverture graduelle. En d’autres mots, “Ti pa ti pa”, ça se fera en fonction du rythme de la reprise des activités à certains endroits. Au passage, il faut signaler que depuis près de deux mois le pays connaît des soulèvements populaires consistant à demander d’autres conditions de vie et, pour ça, le départ de l’équipe au pouvoir, dirigée par le Premier ministre Ariel Henry, le président étant assassiné le 7 juillet 2021.

Il faut rappeler que, au cours de la première occupation américaine d’Haïti (1915-1934), Charlemagne Péralte, un résistant à cette agression physique du territoire national, a été tué par les Américains après avoir été trahi par son lieutenant Jean Baptiste Conzé, connu dans l’histoire nationale comme l’un des plus grands traîtres. Aujourd’hui encore, d’autres personnes, dont Nesmy Manigat et l’écrivaine Emmelie Prophète, suivent cette voie, celle de l’agression du territoire national. Et Jean Baptiste Conzé a fait école, malheureusement !

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