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De nouveaux matériels arrivent pour combattre les gangs armés en Haïti, et après ?

(TripFoumi Enfo) – La police nationale, l’une des institutions ayant la responsabilité de garantir la sécurité des vies et des biens des citoyens, doit être bien équipée pour répondre à la hauteur de sa mission. Après tant de tergiversations, les nouveaux matériels qui ont été commandés par les autorités haïtiennes ont enfin atterri, arrivés à bord d’un avion piloté par des soldats de l’armée canadienne. Quelle bonne nouvelle ! Ces nouveaux équipements traduiraient une volonté pour mettre en déroute des bandits lourdement armés qui troublent le quotidien des Haïtiens.

Nul ne saurait douter de la nécessité de mener une lutte musclée contre des criminels prenant en otage des quartiers d’Haïti. Si, souvent, la question du sous-équipement de la PNH est évoquée comme faiblesse, dès ce samedi 15 octobre, la peur doit commencer à changer de camp. Mais, et si l’insécurité est instrumentalisée à des fins politiques et économiques ? Donc, la lutte contre ce fléau peut-elle se résumer à des questions matérielles ? Ceux et celles étant impliqués dans l’alimentation du banditisme ne méritent-ils pas d’être eux aussi traqués ?

Ceux et celles qui ont suivi l’actualité politique haïtienne ne s’étonneront pas si l’on rappelle que c’est grâce au support de la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et de Réinsertion (CNDDR) que la coalition des gangs armés de la région métropolitaine de Port-au-Prince “G9” s’est formée. L’objectif de cette mise en commun de ces gangs vise à permettre la conservation du pouvoir, à mater tous les mouvements populaires et à organiser des élections. À La Saline, des citoyens, en hostilité avec le régime au pouvoir, ont été massacrés et des membres du gouvernement du feu Président Jovenel Moïse ont été indexés.

La volonté de chasser les gangs ne peut se manifester en dehors d’une justice forte, donc impartiale, capable de juger tous ceux et toutes celles qui contribuent à gangstériser le pays. Dans le département de l’Artibonite, un député a été cité comme celui qui alimente une troupe armée. Liszt Quitel, ministre de l’Intérieur, accusé de kidnapping, est interdit d’entrée en Espagne où vit sa femme Barbara Quitel par l’Ambassade d’Espagne. Plusieurs autres personnalités politiques haïtiennes, dont les noms n’ont pas été révélés, voient leurs visas annulés par les États-Unis.

Des actes de kidnapping, de vol, de viol sont enregistrés presque quotidiennement à travers le territoire national. Les artisans de ces actes seraient de mèche avec de hauts dignitaires haïtiens. Mais, peut-on se passer de la communauté internationale quand on veut pointer du doigt les responsables de l’insécurité en Haïti. Selon Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU, le G9 avait permis la réduction de 12% des cas d’homicide volontaires entre le premier juin au 31 août 2020. La question à poser : De nouveaux matériels arrivent, et après ?

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